20.12.08

Mensonges commerciaux et Tradition

C’est parce que nous sommes particulièrement attachés à nos libertés que nous avons choisi de pratiquer l’aïkido en respectant les notions traditionnelles d’origine, comme au Japon.
C’est pour cela que nous choisissons notre dojo (un maître - un dojo) et celui-là plutôt qu’un autre.
Le respect de l’étiquette fait aussi partie de nos libertés.
Ce n’est pas pour autant que cela doive constituer une école de moutons bien au contraire, chacun devant trouver sa propre voie en s’appropriant "son aïkido" selon sa morphologie, son parcourt, ses recherches…
Avant de pouvoir appréhender on imite, on survole.
Puis on revient dans les détails afin de comprendre pourquoi ça fonctionne (ou pas).
On peut apprendre une technique en quelques jours voir quelques heures ; savoir l’utiliser c’est une autre histoire…
Seule une longue pratique peut permettre d’appréhender l’aïkido et…de l’oublier…
Même si vous lisez 1000 livres "pour élever un enfant", ça ne s’apprend pas pour autant dans les bouquins : ça se transmet.
L’aïkido c’est pareil : ça se pratique et c’est du domaine du ressenti.
Si on vous propose des bouquins, des vidéos ou des méthodes miraculeuses pour enseigner l’aïkido, soyez sûr qu’on vous prend pour un gogo : la technique ne se vend pas, elle se transmet de maître à élève.
A méditer




29.11.08

Aïkido et quotidien


Le week-end commence-t-il le vendredi soir après le travail ou au coucher ? ou bien le samedi matin en se levant ?
L’aïkido fait-il partie des loisirs (notamment du week-end) ou une obligation que l’on s’est fixée ou les 2 ?
Chacun doit s’interroger : si l’aïkido ne fait pas partie de nos choix et de nos libertés, il faut arrêter de le pratiquer et il vaut mieux alors s’inscrire dans un club privé multidisciplinaire (genre muscu-gym-step-natation) et multi horaires…
Un dojo n’a que faire de consommateurs.

Les gens perdent le goût de l’effort et ne recherchent que les plaisirs faciles et futiles.
Ils s‘éloignent en cela de la conception du misogi qu’enseigne aussi notre aïkido.
Qui est le plus méritant : celui qui n’a pas beaucoup de potentiel mais utilise tous ses moyens ou celui qui possède de gros potentiels mais ne les utilise pas ?


Toujours plus…
Aujourd’hui dans le marasme des choix de vies, l’être humain ne sait même plus dans quel but mener sa vie.
Quand il a du 3% il veut du 5, et quand il a du 5 il veut du 8, puis du 10, puis du 20…
Ce sont ces conceptions qui nous pourrissent la vie et conduisent à de flaglants désastres, les exemples ne manquent pas.
C’est aussi comme les compétitions sportives…toujours vouloir dépasser l’Autre en performances, en en oubliant le pourquoi du sport.

L’argent, le " sport ", la politique, les Pouvoirs…tout cela se mélange allègrement dans nos sociétés qui tendent à s’uniformiser tristement au point de nous en faire quitter les fondements de la Vie et les véritables valeurs.

Un jour de plus = un jour de moins…
L’argent ne fait pas le bonheur, sauf si on le donne…
Pourquoi des gens richissimes ne s’en aperçoivent-ils qu’à l’automne de leur vie ?

Une image très belle que l’on peut exploiter au quotidien : on débute en arts martiaux avec une ceinture blanche puis on a une noire et à l’issue d’une longue pratique, celle-ci se décolore et redevient blanche : la boucle est bouclée.

L'aïkido est un art, "pour un artiste la minorité a toujours raison, la majorité est redoutable."
"L’art est un détour par lequel le rêve retrouve le chemin de la réalité".

(Freud)




28.10.08

Prendre soin de ses genoux en pratiquant l’Aïkido

Les problèmes de genoux sont fréquents.Voilà des phrases qu’on peut entendre dans chaque Dojo :
- je ne peux pas monter sur le tatami aujourd’hui, j’ai mal aux genoux !
- est-ce que je peux travailler debout, j’ai trop mal pour faire cette technique à genoux ?
Une étude a montré que près de la moitié des pratiquants d’Aïkido ont des problèmes de genoux durant une saison, au point que cela gêne leur pratique. Ces problèmes sont essentiellement des douleurs qui se répètent souvent sans cause apparente.

Ils touchent autant les hommes que les femmes, mais d’abord les plus gradés, qui sont aussi les plus âgés.

Cela signifie-t-il que l’Aïkido est dangereux pour les genoux ?
Non, bien au contraire, l’Aïkido est une pratique de santé.
L’Aïkido est une pratique de purification profonde qui tend à développer, protéger et fortifier le corps et l’esprit dans le calme, le contrôle de soi et l’harmonie. Tant que l’Aïkido sera pratiqué comme un budo, il sera bon pour la santé. Mais s’il est pratiqué comme un sport, alors il y aura des problèmes.

La fréquence des problèmes de genoux est élevée puisque 45% des aïkidokas ont été gênés dans leur pratique durant la saison : 40% des pratiquants ont eu des douleurs, 16% des blocages (incomplets), 13% une instabilité.
La douleur est le plus souvent à l'avant du genou ou à plusieurs endroits. Une fois sur deux, la douleur s'est répétée de temps en temps toute la saison et n’a pas de facteur déclenchant particulier. La part des accidents d’aïkido est faible (10% des problèmes).
Ces problèmes se répètent souvent de saison en saison, puisque 43% des pratiquants ont eu des problèmes de genoux durant les saisons précédentes. La douleur est ce dont ils se souviennent le plus.
Les problèmes sont plus fréquents chez ceux qui pratiquent depuis plus de 5 ans et plus encore chez les plus gradés (Shodan et plus). Mais les plus anciens dans la pratique et les plus gradés sont aussi les plus âgés.
Par contre, les problèmes sont les mêmes pour les hommes et les femmes.
En d’autres termes, les techniques sont bonnes pour la santé si elles sont bien réalisées et traumatisantes si elles sont négligées.
La plupart des budos ont eu leur origine dans une sorte de programme d’amélioration physique développé en arts de self défense, puis en budo raffiné.
Parmi les excellents combattants, la longévité est certainement liée à l’amélioration de leur aptitude physique pendant l’entraînement du Budo.
Il faut comprendre toutefois que l’Aïkido est un Budo et non pas un programme ’amélioration physique.
L’Aïkido améliore seulement la santé comme résultat des exercices du budo.
De plus, n’oublions pas que les genoux sont sollicités dans toutes les activités de la vie courante, comme dans pratiquement tous les sports et les arts martiaux. Ils vieillissent aussi. Par ailleurs, les pratiquants sont de plus en plus âgés. Ne serait-ce qu’à cause de cela, nous devons prendre soin de nos genoux.

Quels sont les mouvements à risque
Une analyse biomécanique du genou montre que les mouvements pour lesquels il faut être vigilant sont essentiellement :
1. Descendre et se relever lors des ukemi,
2. S’agenouiller et se relever de la position seiza,
3. Travailler à genoux en Suwari Waza et Hanmi Handachi Waza,
4. En Tachi Waza, les pivots : Tai No Henka, Irimi-Tenkan et Taï Sabaki.

Pourquoi faut-il faire attention à ces mouvements ?
La réponse tient aux particularités de l'articulation du genou :
• Elle supporte tout le poids du corps,
• Elle ne fonctionne que dans une direction (flexion-extension),
• Elle est très superficielle (donc entourée de peu de muscles),
• Elle comporte des ménisques qui compensent le faible emboîtement entre le fémur et le tibia,
• A l'avant, la rotule améliore la transmission de la force du muscle quadriceps pour l'extension de la jambe.

Ces particularités du genou expliquent les quatre mouvements identifiés comme à risque
1. Lorsque Uke descend le corps avant une chute ou se relève après, il contracte le muscle quadriceps. Or, plus la jambe est fléchie, plus la contraction du quadriceps (le muscle à l'avant de la cuisse) entraîne une pression de la rotule sur le bas du fémur. La répétition de ces frottements plusieurs centaines de fois par cours peut entraîner une usure du cartilage, des douleurs à la flexion (syndrome fémororotulien) et, à terme, une arthrose du genou.
La contraction du quadriceps entraîne une pression de la rotule sur le fémur (la force résultante R) très importante quand le genou est fléchi.
2. Lorsque, plusieurs dizaines de fois par cours, le pratiquant s'assied en position Seiza ou se relève à partir de cette position, le même problème de contraction du quadriceps sur genou fléchi se retrouve. De plus, la forte flexion du genou entraîne un mouvement des ménisques qui reculent et se déforment pour accompagner le glissement des surfaces articulaires du bas du fémur sur le plateau tibial. La flexion complète sollicite au maximum les ménisques, et ils peuvent être lésés s'ils ne suivent pas exactement les mouvements des os. Les atteintes méniscales peuvent elles
aussi évoluer vers l'arthrose du genou. Toutefois, la position Seiza en elle-même est une position de repos où les tensions musculaires sont faibles.
3. Lors du travail en Suwari Waza4, le genou est toujours proche de la flexion maximale. Dans cette position, les ligaments latéraux sont détendus (donc jouent moins leur rôle stabilisateur) et les ménisques sont sollicités De plus, le genou est proche du sol. Normalement, seule la tubérosité tibiale antérieure est au contact du sol, mais sur un Tatami mou, la surface de contact est plus importante. Un appui sur la rotule serait très néfaste pour l'articulation fémoro-rotulienne.
4. Enfin, pour réaliser la plupart des techniques d’Aïkido, Tori a besoin de faire des changements de direction basés sur des pivots. Si le pivot est réalisé alors que le pied est en appui, le genou est sollicité en torsion alors qu'il est conçu pour
travailler seulement en flexion et extension. Des sollicitations répétées en torsion peuvent entraîner des lésions des ligaments, notamment au niveau des ligaments croisés antérieurs.
4 La position Suwari Wasa est manifestement délicate pour nos genoux occidentaux, mais sa biomécanique n’a jamais été étudiée précisément.

Comment pratiquer sans mettre ses genoux en danger ?
La première prévention, et la plus importante, c’est de pratiquer juste, c’est-à-dire, tout simplement, d’apprendre l’Aïkido.
L’Aïkido est un Budo qui permet de se connaître soi-même et de travailler sur soi-même. Pour cela, il faut éduquer ses gestes, travailler sur la perception de son attitude et de ses mouvements et s’adapter à son corps, car chacun est différent.
Le rôle du professeur est important pour guider cet apprentissage, faire prendre conscience des bonnes et mauvaises attitudes et de leurs conséquences.
Mais, finalement, c'est l'élève qui va prendre en compte ou non cet enseignement dans sa pratique.

Ceci étant précisé, voici quelques conseils pour la pratique• D’une manière générale, lors des innombrables flexions et extensions dues aux Ukemi et à la position Seiza, il faut éviter les chocs répétés sur les genoux et les prises d’appui en reportant tout son poids sur un seul genou .
Pour se relever après Ukemi, il convient de rassembler les deux pieds sous les hanches (fesses) et d’éviter ainsi les porte-à-faux : la poussée s’effectue donc sur les deux jambes en répartissant le travail entre les ischio-jambiers, les fessiers et les quadriceps.
Un geste à éviter : se relever en forçant sur un seul genou.
Rassembler ses jambes sous les fesses permet de se relever en répartissant le poids sur les deux genoux.
• La descente du corps (contraction excentrique) avant Ukemi doit être également travaillée de la même manière : les deux points d’appui cèdent sous les hanches en utilisant la force des hanches pour un minimum de force des jambes (Kokyu Ryoku). Descente du corps à la verticale au dessus des appuis.
• Seiza : pour s’asseoir (Suwarikata). En position debout, les deux pieds sont joints, écarter et plier légèrement les genoux (la main droite écarte les plis du Hakama). Poser délicatement un genou, puis l’autre. Allonger les pieds, les gros orteils se croisent, le poids vient s’appliquer sur les talons (et non pas sur les genoux) et on s’assied entre les talons tout en restant bien vertical.
Il faut avoir l’impression de soutenir le ciel avec la tête ou d’être suspendu au ciel (sensation d’auto-grandissement, étirement de la colonne vertébrale).

Bien s’asseoir en Seiza. Le poids du corps est toujours au dessus des talons et non des genoux.
• Pour se relever de la position Seiza (Tachikata) : la hanche s’élève, les doigts de pied prennent appui, le pied droit vient au niveau du genou gauche. Se dresser calmement en prenant bien appui sur les deux pieds sans se pencher.
La force dans les hanches, pousser vers le ciel (autograndissement) et diriger le mental vers l’avant.
Se relever de Seiza en poussant sur les deux genoux. Attention à garder le pied sur la même ligne que le genou. position Seiza étant une position de repos, il n’y pas de grande tension dans le quadriceps, sauf en cas de rigidité du muscle. Elle n’est donc pas dangereuse pour l’articulation fémoro-rotulienne (le problème est surtout lorsqu’on se relève).
Par contre, la flexion étant maximale, les ménisques sont très sollicités.
La principale contrainte dans cette position provient du manque de souplesse de la cheville (elle est en extension maximale) et de la compression qui gêne la circulation du sang. En conséquence, la position Seiza doit être utilisée mais sans aller au-delà de la limite du tolérable.
Trois positions alternatives à Seiza sont possibles tout en gardant la verticalité : assis en tailleur, assis jambes fléchies de côté, assis talons joints devant jambes fléchies.

Trois positions alternatives à Seiza
Particularité pour les enfants : si les adultes ont tendance à trop "forcer", c’est l’inverse pour les enfants. Si on leur propose de se mettre en tailleur au lieu de Seiza, ils le feront tout de suite. Il faut donc insister auprès d’eux sur l’intérêt d’apprendre et de respecter cette position, sans toutefois aller jusqu’à la gêne ou la douleur.

Suwari Waza : rester assis en Seiza et se déplacer à genoux sont des gestes traditionnels pour les japonais, mais difficiles pour nous qui ne les avons pas pratiqués dès la petite enfance.
De plus, nos genoux sont différents de ceux des Asiatiques et moins adaptés à ces mouvements.

Il nous faut donc apprendre progressivement le travail à genoux
1. Apprendre d’abord à se déplacer en Shikko avant de faire des techniques. Lors de Shikko (marche à genoux), il faut prêter la plus grande attention à la répartition des masses. Le poids doit porter sur les pieds, dans le prolongement de la
colonne vertébrale.
Shikko : suivant l'axe vertical du corps et non pas en avant sur les genoux. Le point de contact sur le Tatami est la pointe du tibia (tubérosité tibiale antérieure) et jamais la rotule.
2. Le travail en Suwari Waza vient ensuite. Il est important pour l'apprentissage de l'Aïkido du fait des déplacements plus limités que debout. De plus, ce travail est bon pour la santé car il déverrouille et assouplit les orteils, les chevilles et les jambes. La force, comme toujours, doit se situer au niveau des hanches, en veillant à rester vertical et à toujours ramener ses pieds sous le centre.

Le professeur doit veiller à travailler en Suwari Waza avec modération, par séquences en alternance avec le travail debout (en s’adaptant au public).
Pour les élèves, ne pas aller au-delà des limites du tolérable et alors ne pas hésiter à
travailler debout sans avoir honte (le professeur doit proposer cette possibilité).

Bonne position en Suwari Waza : verticalité et pieds rassemblés.
Un geste à éviter en Suwari Waza : reporter tout son poids sur un seul genou
• En Tachi Waza, les déplacements en pivot (Irimi-Tenkan, Taï Sabaki) ne doivent pas solliciter les genoux en rotation et en force. Rappelons que l’articulation du genou n’est pas conçue pour les rotations et donc, qu’à ce titre, il est impératif de porter son attention sur l’ouverture de la hanche afin de soulager les genoux et les pieds. Il convient donc de travailler les genoux déverrouillés, un peu fléchis, en position de ressort et d’entamer les pivots en libérant la hanche avec une amorce de rotation avant que le pied, et donc le genou, ne soit en appui sur le sol.
Ouverture de la hanche pendant un pivot.
Un geste à éviter en Tachi Waza : pivoter avec le poids en appui sur le genou qui pivote.
• De manière générale, il faut marcher et se déplacer en évitant le plus possible les fentes importantes et en gardant toujours les jambes sous les hanches (comme pour Shikko). Cela permet un maximum d’efficacité pour un minimum d’effort et de contraintes sur les genoux.
Enfin, même si les accidents du genou sont peu fréquents en Aïkido, garder ses appuis rassemblés sous les hanches diminue le risque de choc sur le genou, que ce soit avec Uke (par exemple lors de Koshi Nage) ou avec un autre pratiquant qui ne maîtrise pas sa chute.
Bonne position en Tachi Waza : verticalité, pieds peu écartés.

Comment préparer ses genoux à la pratique ?
La préparation d’Aïkido (Jumbi Dosa : Aïki Taïso) fait partie intégrante de la pratique et que toutes les bases de l’Aïkido y sont. C’est une étape importante qui permet de s’entraîner à faire les gestes justes dont nous avons besoin dans la pratique. Ce n’est pas seulement "s’échauffer". Toute la prévention est dans les différentes méthodes de préparation.

Voici quelques points de préparation importants pour les genoux :
• Adapter la préparation (durée, type de préparation…) à l’âge et à l’ancienneté des pratiquants.
Pour les débutants, les sensibiliser à la précision des gestes. Répéter… c’est le principe de tout apprentissage et de toute pédagogie.
• Travail en Shikko : il permet de s’entraîner au Suwari Waza, de travailler la verticalité. Le poids du bassin est sur les pieds, les genoux glissent et se posent délicatement sur le tatami . Ce travail développe le travail des hanches, ainsi que la stabilité.
• Montrer la bonne position Seiza , genoux correctement écartés (deux poings pour les hommes, un seul pour les femmes), bassin basculé vers l’avant, épaules basses, dos droit, le Ki fermement implanté dans le Seika Tanden, la tête légèrement étirée (suspendue par le haut).
• Apprendre à se relever et s’asseoir en Seiza, comme expliqué ci-dessus.
• Ukemi : lors des chutes avant ou arrière, il faut appliquer exactement les mêmes consignes que pour descendre et surtout se relever de la position Seiza. A aucun moment les genoux ne doivent heurter le sol. Pour cela, il est essentiel de conserver un bon appui au sol, les pieds bien repliés sous les hanches (fesses) (position accroupie sur la pointe des pieds.
Même si cela n’est pas très orthodoxe dans l’apprentissage des Ukemi, le professeur peut permettre l’usage et l’aide des mains pour se relever.
• Les pivots : Taï No Henka, Taï Sabaki, Irimi Tenkan : légèreté des déplacements, ouverture de la hanche, contact sur le sol sur la pointe des pieds, les talons très légèrement décollés du Tatami.
• Des étirements à faire lors de chaque préparation : étirements des quadriceps, des ischio-jambiers, du tenseur du
fascia lata, des jumeaux.
Etirement du droit antérieur.
Etirement des ischio-jambiers et du tenseur du fascia lata.
Le tenseur du fascia lata est un muscle voisin des ischio-jambiers qui joue le même rôle qu’eux.
Etirement des jumeaux (deux possibilités).
• Autres exercices à faire à chaque préparation : rodage articulaire (flexions, rotations des genoux…), massage et relâchement des rotules, brassage synovial.
Rodage articulaire. Massage des rotules (attention à ne jamais appuyer sur les rotules : au contraire, les soulever).
• Lors de la pratique, rappeler régulièrement les bonnes positions étudiées durant la préparation. Faire ce lien entre
préparation et pratique est très important (et doit avoir des répercussions dans la vie quotidienne).

Que faire en cas de problèmes de genoux :Il est préférable d’arrêter la pratique tant que la gêne est permanente sur le Tatami (Mitori-Geiko).
Si les problèmes de genoux (douleur ou instabilité) permettent encore de pratiquer, il faut rechercher d’autant plus les positions et gestes qui économisent les genoux et minimisent la douleur.
Autrement dit, chercher à travailler encore plus juste.

Quelques conseils pour aider la pratique dans ces conditions :
• Trouver des astuces pour limiter la charge des genoux : par exemple, se relever en s’aidant des mains allège les contraintes sur les genoux.
• Limiter les positions à genoux (Seiza, Suwari Waza). Changer sa position d’attente ou de repos. Au besoin,
se munir d’un petit coussin discret que l’on peut glisser sous les fesses. Ne pas hésiter à travailler en Tachi Waza, mais en limitant les chutes !
• Essayer les genouillères. Ne pas hésiter à les personnaliser : par exemple, les évider sur la rotule pour permettre le travail en Suwari Waza.

Hors du Dojo, on peut également :• Faire tous les jours chez soi des étirements des muscles quadriceps, ischio-jambiers, tenseur du fascia lata et jumeaux et des exercices de rodage articulaire (pédalage sans résistance).
• Renforcer la musculation des cuisses, de préférence avec le vélo ou la natation, où le poids du corps ne pèse plus sur le genou. Eviter les autres sports durant les périodes douloureuses.
Etirement du droit antérieur (à gauche) et des jumeaux (à droite).
Etirement des ischio-jambiers et du tenseur du fascia lata.
• Eviter de monter et descendre à pied les escaliers. Eviter de soulever des charges lourdes, surtout genoux fléchis.
• Perdre du poids, si nécessaire : cela évite de surcharger les genoux.

Enfin, ne pas hésiter à consulter un médecin du sport si les problèmes durent ou se répètent. Il fera un diagnostic et pourra proposer une réponse adaptée à votre cas qui pourra comporter un ou plusieurs des moyens suivants : conseils pratiques, kinésithérapie, traitement anti-inflammatoire, injections intra-articulaires, intervention chirurgicale (ménisques essentiellement).
Certains disent avoir eu de bons résultats avec l’acupuncture, le do in ou l’ostéopathie.

En conclusion...L’Aïkido est l’art de préserver la vie par une étude très fine du corps et de l’esprit qui sous-tend la pratique (Keïko). Il doit permettre de vivre plus intensément. Il est donc paradoxal qu’il puisse créer des handicaps.
Prendre soin de ses genoux implique d’accorder de l’importance à des gestes banals qui ne paraissent pas toujours importants dans la pratique mais qui se répètent souvent : descendre le corps avant Ukemi, se relever après, s’asseoir et se relever de la position Seiza, se déplacer à genoux, faire des pivots en Tachi Waza.

Nous encourageons donc les pratiquants et les professeurs à donner de l’importance à la préparation (Jumbi Dosa) et à la finesse d’exécution des techniques.
Est-il nécessaire de rappeler que l’Aïkido exclut toute forme de violence, de travail en force et de manifestation de l’ego qui engendre les problèmes ? Le Maître nous montre la voie. A nous d’en faire le meilleur usage.

" Une bonne attitude, une bonne posture, reflètent un bon état d’esprit. "
O Sensei Morihei Ueshiba
Voir aussi un développé plus complet ici :







26.10.08

L'Aïkido est-il un art de défense ?



Cette affirmation entendue parfois lors de retransmissions télévisées fait sursauter plus d'un véritable pratiquant.
Les individus tenant un tel raisonnement n'ont qu'une idée superficielle de l'Aïkido.

Contrairement à cette idée fort répandue, l'Aïkido n'est pas un art de défense mais d'attaque.

En effet, comme dans toutes les autres disciplines martiales japonaises, on part en Aïkido sur la convention que le premier attaquant est vaincu ; toutes les disciplines martiales considèrent que celui qui attaque le premier est le plus faible et que l'attaque est toujours plus lente.

L'apprentissage se fait donc selon le schéma suivant :
Attaquer, parer, contrer, ce qu'on appelle en Japonais Gonosen. C'est-à-dire apprendre à arriver avant l'adversaire bien qu'étant parti après lui. Effectivement, de telles disciplines sont des arts de self-défense.
L'adversaire nous met dans une situation difficile et nous cherchons la solution pour en sortir.
En Aïkido les premiers pas de l'apprentissage se font de cette manière, ce qu'on appelle Go No Geiko (approche Go taï).
Prévoir comment l'adversaire va attaquer constitue ce qu'on appelle le Sen no sen, et en aïki correspond au Ju no geiko (approche Ju Taï) mais, dans ces deux modes de travail, l'initiative de l'attaque même devinée reste à l'adversaire.

Signalons que le Sen no sen constitue le sommum de certaines disciplines, les autres s'arrêtant au Go no sen .
L'Aïkido à très haut niveau va encore plus loin, l'adversaire n'a aucune initiative, avant qu'il ait pensé à attaquer, il est déjà contrôlé, avant d'avoir été potentiellement dangereux, il est maîtrisé : ce qui fait dire à Me Tamura : "L'Aïkido est un art d'attaque". C'est le "Ryu no geiko (Liki Taï - ki Taï).


Les deux premiers styles de travail constituent le monde de la dualité et du manifesté ce qui fait que l'art est confiné dans la technique, la pluralité technique, les écoles, les trucs, etc...
Le fil directeur n'existe pas et l'imagination peut donner libre cours à ses fantasmes. Pourtant Mr Nakazono a répété pendant des années :
"L'Aïkido se situe avant la forme, le reste n'est que technique" et Ô Sensei :
"A partir du moment où un adversaire décide de m'attaquer, il est déjà battu".


La voie par nature est indéfinissable, mais tout le monde en parle.
Lao tseu a dit : "ceux qui parlent ne savent pas, ceux qui savent ne parlent pas", pourtant il a écrit le Tao té king.

Embrasser, voilà la solution.
Ce qui fait que l'Aïkidoka doit contrôler la situation quelle qu'elle soit.
Et pour pouvoir le faire, il ne faut pas laisser l'initiative à l'adversaire.
L'Aïkidoka ne combat pas car il n'y a pas opposition de deux entités, mais unité ; il est maître de la situation.
Tout enseignement traditionnel est basé sur la relation maître à disciple et, à ce point individualisée à un certain niveau que la vulgarisation est impensable et impossible.

0 Sensei avait coutume de dire que l'aïkido pouvait soit s'apprendre en 3 jours, soit pendant toute une vie. Trois jours si l'étude se limitait à la technique, toute la vie s'il s'agissait de l'apprentissage réel de la discipline et encore à condition de bénéficier de l'enseignement d'un expert de très haut niveau.

Me Tamura dit souvent : "dans votre technique, un écart de 1 mm et ce n'est plus de l'Aïkido, c'est tout ce que vous voulez, sauf de l'Aïkido".
"La voie est comparable au fil d'un sabre, un écart de côté et vous n'êtes plus dans la voie".
Toutes ces phrases démontrent que le véritable enseignement ne peut être donné qu'à un très haut niveau et de maître à disciple.
Ce texte est inspiré du "Traité Didactique d'Aïkido Traditionnel de Alain Peyrache - Shihan
http://aikido.k.free.fr
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16.10.08

Créer son dojo d'Aïkido Traditionnel


Conseils pour la création d’un dojo d’Aïkido " traditionnel "

Ne vous laissez pas séduire par d'apparentes facilités ou bien vous serez très vite confrontés aux assoiffés de pouvoirs qu'on rencontre partout...
A moins que vous disposiez de moyens financiers très importants, en France il n’existe que 2 choix qui généreront par la suite soit l'autonomie soit des dépendances voire des ingérances...
Même si les contraintes peuvent paraître plus fastidieuses au départ, il faut toujours privilégier la création de sa propre association plutôt qu’une intégration à une association type multisports, déjà existante.

Les raisons
-parce que l’aïkido n’est pas un sport (bien qu'il se pratique dans un dojo souvent situé dans un gymnase ou un centre sportif) et que cela évitera par la suite les confusions d’objet et de genre.
- parce qu’en créant votre propre association, vous créerez des statuts protégeant la discipline que vous pratiquez ainsi que son dirigeant (en principe ce sera le professeur c’est-à-dire le maître du dojo sans qui rien ne peut exister).
- parce qu’en fonctionnant d’une façon traditionnelle vous n’aurez de compte à rendre à personne sur la gestion de votre dojo, encore moins au président de l’association "multisports" ou aux membres de son bureau constitué de gens ignorant tout de votre discipline.
- si vous êtes enseignant bénévole et donc non rémunéré (ce qui est fréquent en aïkido) il vous sera aisé, par les cotisations de vos pratiquants, d'être autosuffisant financièrement et vous n'aurez donc pas à pleurer de quelconques subventions, ce qui vous rendrait encore plus dépendant.
- cela vous permettra de gérer les cotisations (même si celles-ci sont modiques) de façon à promouvoir exclusivement votre discipline et votre dojo, et vous pourrez restituer à ceux de vos élèves qui s'investissent le plus, une partie de leur cotisation sous forme de stages gratuits, docu, équipements...
Pour finir, si vous voulez restez libre de votre pratique (dans l'esprit du Fondateur de l'Aïkido), choisissez-vous un vrai Maître et non une fédération par laquelle vous vous créeriez une 2e dépendance !
Seuls vos résultats quant à la formation de vos élèves à l’Aïkido seront votre baromètre de réussite.


L’aïkido est un art (martial) et non un sport de compétition…
Presque tous reçoivent leurs idées toutes faites et suivent toute leur vie l’opinion.
Ils parlent dans le style du temps, ils s’habillent selon la mode, non par aucun principe, mais pour faire comme les autres.
Imitateurs serviles qui disent oui ou non selon qu’on les a suggestionnés et croient après cela s’être déterminés eux-mêmes.
N’est-ce pas là de la folie ?
Folie incurable car les hommes ne se doutent pas qu’ils sont atteints de cette manie de l’imitation.
(Sagesse orientale)
Spécificité française...
L’aïkido traditionnel est à l’opposé des conceptions liées aux associations sportives loi 1901.
Et pourtant, la loi 1901 peut s’avérer un très bon outil, pourvu que l’on prenne grand soin dans la rédaction des statuts.


Le moule "parfait" très apprécié par les détenteurs de pouvoirs (de dire oui ou non)
N’importe qui souhaitant pratiquer une discipline sportive (mais l’aïkido n’est pas un sport), même inexistante dans son coin et nouvelle pour lui, peut pour ce faire créer une association (il suffit d’être au minimum 2).
Puis il expose son projet aux autorités compétentes (adjoint au maire chargé des sports, élu local ou régional, etc…), sollicite un créneau dans les installations communales et une subvention à la communauté, cherche un professeur (de préférence à salarier, ce qui rassurera au niveau des diplômes requis par l’Etat) et l’affaire est faite.
On peut ainsi se retrouver avec un professeur salarié payé en grande partie par la communauté et avec parfois seulement quelques élèves, mais qui auront tous pouvoirs sur lui, y compris le contenu de ses cours, l’attribution des grades, l’appartenance aux différents courants ou fédérations, etc. ( !)
C’est ce qui s’appelle mettre la charrue avant les bœufs et l’on peut très vite se retrouver dans un système fermé, où le prof est à la merci d’un "patron" (en l’occurrence le bureau de l’association multisports) pouvant très bien ne rien connaître de la discipline !


En aïkido traditionnel, la démarche est inverse
C’est un pratiquant qui, estimant avoir acquit un bagage suffisant après un apprentissage et un parcours auprès d’un maître (éventuellement sanctionné par un document) va décider de créer son propre dojo (nous disons dojo et non club sportif) et ainsi devenir autonome (selon l’adage oriental : un maître, un dojo).
Il peut également décider de créer une "succursale", ce qui évitera d’entrer en concurrence avec le dojo de son maître…
Il n’a donc besoin que de solliciter l’usage de tatamis et n’est pas tributaire de subventions pour faire vivre son dojo.
S’il est bénévole (ce qui est souvent le cas dans notre univers d’aïkido traditionnel), il n’aura plus qu’à se faire connaître et faire connaître son dojo afin de le développer, sans aucun sectarisme.
Le montant des cotisations (généralement bas puisque pas de salaire) sera déterminé pour couvrir uniquement le fonctionnement et la promotion du dojo et de la discipline (publicité dans les médias, achat d'armes, assurances, remboursement de stages, frais administratifs, etc.)
Nous sommes donc ici dans un système ouvert, où le professeur est libre d’enseigner à qui il jugera apte à recevoir son enseignement mais où les élèves, eux aussi, sont libres d’accepter ce type de fonctionnement ou pas, et même de rester ou de partir à tout moment, sans pour autant avoir jamais aucun pouvoir sur le contenu des cours ni sur le maître du dojo (l’élève étant symboliquement chez le maître et non l’inverse).
Les "membres du bureau" sont représentés par des élèves exerçant des responsabilités au sein du dojo (les plus proches du prof et de son enseignement étant généralement appelés, eux aussi, à créer un jour leur propre dojo).

Un dojo est donc comparable à une entreprise (évidemment sans but lucratif).
La compréhension de ces différentes notions est fondamentale et devrait éviter de nombreuses confusions.
Les constats
Pour de nombreuses raisons, en particulier parce qu’il s’agit d’une notion orientale, très éloignée des modèles et des schémas auxquels nous sommes habitués, peu de pratiquants savent comment fonctionne un dojo traditionnel.
Encore moins les non pratiquants, et "pire" : ceux qui baignent dans des univers sportifs formatés et bordés d’œillères ou dans l’intolérance.

Pratiquer une discipline orientale comme l’aïkido n’est pas une chose évidente pour un européen. De la même façon, le fonctionnement européen est inconnu du maître japonais. Il nous faut donc à nous européens, comprendre l’esprit de l’aïkido et les lois du dojo.
Il est donc nécessaire d’intégrer l’étiquette et les règles de pratique.

Rappel de quelques notions
Comme le veut la tradition l’élève va chez le maître et quelle que soit sa tâche dans le dojo, l’élève n’est pas chez lui et ne doit jamais l’oublier.
Même après plusieurs années de pratique, un élève peut se voir interdire définitivement l’accès au cours pour des raisons que le professeur n’a pas à justifier.
Imaginons le cas d’un refus dans le contexte d’une association sportive, où le bureau est le patron du club et le professeur son débiteur, son employé aux ordres.
Comment serait gérée une telle situation si le bureau était d’un avis contraire à celui du professeur ?
Peut-on imaginer un seul instant un vrai professeur d’aïkido :
- aux ordres de ses élèves, parfois débutants
- pire, aux ordres de certains élèves qui briguent la place du professeur ou aux ordres de membres extérieurs au dojo appartenant au bureau d’une association multidisciplines.
Du point de vue traditionnel, une telle situation ne peut être acceptée. Il est impossible de faire de l’aïkido dans ce qui ne serait plus un dojo, mais bien un club sportif.
Pour nous, professeurs responsables de la tradition, le " bureau " n’est autre qu’un groupement d’élèves qui acceptent une mission supplémentaire, qui prennent des responsabilités, qui agissent au nom du maître et qui ont sa caution. Ces élèves s’appellent traditionnellement des uchi deshi. Le professeur n’ayant pas toutes les qualités, il s’entoure de gens compétents qui connaissent leur place.
Chaque fois que le maître à faire un rappel à l’ordre, c’est que les anciens n’ont pas fait leur travail.

Le dojo est hiérarchisé, chacun se mettant à sa place.
Les pratiquants, les uchi deshi, les professeurs sont considérés à leur juste valeur. Ces 2 derniers doivent remplir leurs rôles exacts et ne pas les laisser aux consommateurs, aux associations ou aux fédérations.
Celui qui trouve cela anormal, antidémocratique, doit partir ; sa place n’est pas dans un dojo.
Il n’y a pas de place pour la contestation dans un dojo, que l’élève a choisi. Ce qui ne veut pas dire que l’élève ne soit pas autorisé à émettre un avis, au contraire. Cela fait partie des relations normales entre maître et élève et permet au maître, par ses explications, de faire progresser l’élève. Le respect est fondamental.

On n’achète pas la technique. La cotisation montre une gratitude envers l’enseignement reçu : on ne peut recevoir sans rien donner.

On ne discute pas à propos d’une technique : bien que l’élève soit autorisé à avoir un avis personnel et différent, s’il doute ou n’est pas convaincu, il est libre de s’en aller.
Il n’est pas là pour faire un cours dans le cours, l’élève expérimenté n’est pas le professeur, il est simplement sur la voie…

L’aïkido n’est pas un produit de consommation et le fait de s’être acquitté de la cotisation annuelle n’ouvre aucun droit particulier quant à l’enseignement du maître, cela montre simplement la volonté du pratiquant de participer au fonctionnement du dojo.

usob,aikido,bezons,epa,ista,

7.9.08

On choisit notre façon de vivre, on a choisi aussi l'aïkido...



The moon & the hand

"Vous, européens, créerez par la fusion de l'esprit oriental et de l'esprit occidental, la plus haute dimension de la vie."
(Taisen Deshimaru)

Aujourd’hui on peut penser que plus que jamais il est nécessaire de s‘investir pour "faire son trou" dans la vie professionnelle.
Avec l’âge et l’expérience, on peut aussi avoir un avis beaucoup plus mitigé.
Que ce soit dans le Japon contemporain ou dans bien d’autres pays (notamment USA) le sentiment d’appartenance à l’entreprise qui nous emploie est une conception courante.
Il faut réagir. Cette conception ne doit pas déborder et envahir notre vie de tous les jours.

Nous sommes européens et devons continuer à aller dans le sens d’une meilleure qualité de Vie dans sa globalité.
Si pour beaucoup d’entre nous, la réalisation de soit passe aussi par l’exercice d’un métier au travers duquel il est aussi possible de s’épanouir, il convient de prendre de la distance quand il s’agit d’un projet de vie.
Un employeur rétribue le travail effectué pour lui.
Même si vous êtes un artisan ou votre propre patron, les bénéfices sensés être réalisés sont destinés à créer l’environnement matériel et couvrir les "besoins" de toutes natures.
Il en est de même en aïkido : personne n’est au service de l’aïkido mais l’aïkido est un outil pour l’homme.
Cependant…
Certains pratiquants invoquent qu’ils ont été "retenus par leur boulot" pour motiver leur manque d’assiduité aux cours.
La pratique de l’aïkido est un choix, c’est "notre choix".
Pour beaucoup ce choix participe à notre équilibre physique, mental, et entretien donc notre santé globale.
Il est donc inconcevable qu’un employeur puisse imposer à quiconque un style de vie.
Il appartient à chacun de marquer les limites de la "vie professionnelle" et celles de la "vie privée".
Il est important de bien en prendre conscience et de ne pas confondre les moyens et l’objectif (pour trouver sa Voie).
Notre Vie n’est pas la propriété de notre employeur (quand bien même serions-nous notre propre employeur…).
Tout au long de notre vie on fait des choix, que personne ne peut ni ne doit faire à notre place.

26.8.08

Bien choisir son Dojo

Dojo

Bien qu'en aïkido on pratique 365 jours sur 365, c'est bientôt la période des "inscriptions" et "réinscriptions".
C'est un moment important pour le choix du dojo (bien qu'à Bezons on peut s'inscrire à tout moment de l'année).Bien qu'il soit courant de choisir son dojo comme on le ferait pour son boulanger (on ne recherche pas forcément le meilleur pain mais le plus pratique à acheter), un dojo doit se choisir fonction du maître : de sa réputation, de son niveau de culture de l'art qu'il enseigne, de sa façon d'enseigner et transmettre ses connaissances, de sa personnalité, de l'ambiance qu'il génère, etc.
Les bonnes questions que l'on doit aussi se poser avant :

- pratiquer dans un club de consommateurs ou dans un dojo traditionnel ou chacun a sa place quelque soit son niveau ?
- pratiquer une jolie chorégraphie convenue entre aïkidokas ou une discipline martiale pouvant se révéler très efficace ?
- pratiquer complaisamment entre aïkidokas en se leurant sur l'efficacité et en singeant, ou comprendre pourquoi ça fonctionne y compris avec des non aïkidokas ? (mais faut-il encore que l'enseignant le sache lui-même).
- pratiquer des techniques - que n'importe quel imbécile est capable d'apprendre en 8 jours - ou y associer les bases fondamentales sur lesquelles elles reposent et qui différencie l'aïkido de tous les autres arts martiaux ?
- développer son ego ou chercher sa voie ?
- être catalogué appartenir à une fédération franco-française ou être l'élève de...?- étudier un catalogue de techniques ou pratiquer un art riche et fécond à l'infini ?
Mais chacun est libre...

5.8.08

« L’aïkido est le contraire d’un sport » (Morihei UESHIBA, fondateur de l’Aïkido)


Pour nous, aïkidoka, les "dépassements" n'ont aucun sens.

Notre recherche est celle de "la voie" et de "l'harmonie" et ne recherchons pas la performance physique, pourtant cultivée dans certains dojos.
Que l’on ne se méprenne pas sur notre propos.
Si l’aïkido n’est pas un sport (et encore moins de compétition) la plupart des aïkidokas pratiquent en parallèle d’autres activités dites " sportives ", que ce soit en groupe ou individuellement, en plein air ou en salle, et que ce soit sous forme de loisirs ou pour compléter une mise en forme.
Le tout est une question de dose et d’usage que l’on en fait, le but devant toujours être la recherche de l’équilibre et de l’harmonie, tant sur le plan physique que mental.
Ce sont donc les excès - comme dans tous domaines - qui sont nuisibles et critiquables.
L’esprit de compétition peut faire aussi l’objet d’une vaste réflexion…
Et le "toujours plus" (par rapport à l’Autre) doit il toujours constituer le seul, l’unique, l’universel critère de mise en valeur de l’individu dans notre monde ?
Nous sommes convaincus du contraire, puisque nous sommes aïkidokas…


Un excellent article, paru dans le journal Le Monde du 28.07.2008, vient en appui de notre appréciation de certaines "pratiques sportives" tout en offrant un bon sujet de réflexion.

Citation extraite du journal "Le Monde" :

"Pour Axel Kahn, "la morale sportive est immorale".
Généticien et essayiste, Axel Kahn a beaucoup travaillé sur l'éthique dans les sciences, et notamment en médecine.
Suivez-vous le Tour de France ?
Lorsque j'étais enfant, je regardais les étapes à la télévision. Je me souviens d'Anquetil et Poulidor dans le Puy-de-Dôme. Je me souviens aussi de Tom Simpson dans le Ventoux, qui titube et tombe finalement [le coureur britannique est mort dans le Tour 1967 d'une prise d'amphétamines]. Aujourd'hui, j'ai moins le temps. Le succès du Tour s'explique par des éléments subjectifs liés aux réminiscences de notre enfance et par des éléments objectifs : un beau spectacle dans un cadre attrayant. En même temps, je ne me fais aucune illusion : c'est une compétition entre dopés qui se font prendre et dopés qui ne se font pas prendre. Un non-dopé ne peut pas rivaliser. Mais il serait déloyal de se focaliser sur le cyclisme. Les autres sports sont aussi concernés. C'est même un phénomène qui dépasse le cadre sportif :
les augmentateurs et les facilitateurs du dépassement de soi, pour la force, la mémoire ou la virilité, sont un sujet de société.
Que pensez-vous de ces médecins qui acceptent de doper ?
L'objectif d'un médecin du sport, c'est de créer de la.performance. C'est inhérent à sa pratique. Il arguera qu'il peut le faire en entraînant le coureur pendant quatre mois en altitude à Font-Romeu ou en le préparant au niveau de la mer avec de l'EPO.
On rétorquera par la morale sportive. Mais on est dans un paradoxe. La morale universelle, c'est de limiter la manifestation des inégalités physiques. La morale sportive, c'est que le meilleur gagne. Au regard de la morale universelle, la morale sportive est donc immorale. Un médecin pourra donc affirmer que donner à un petit malingre la possibilité de concurrencer en haltérophilie un gros costaud, il n'y a pas d'objectif plus moral. Sauf que le gros costaud va se doper aussi. Le médecin du sport va alors contribuer à transformer les sportifs en gladiateurs des temps modernes qui vont sacrifier leur vie. Ça, c'est intolérable.
Quel est votre avis sur les médecins qui estiment que doper un sportif, c'est le soigner ?
Le sport de haut niveau est mauvais pour la santé, on le sait. Mais plaider par exemple pour un rééquilibrage hormonal [fournir des hormones pour compenser la fatigue et aider à la récupération] n'est pas acceptable.
Les déficits hormonaux sont des signaux physiologiques envoyés pour éviter d'aller trop loin. Annuler ces signaux d'alerte, c'est prendre le risque de traumatismes musculaires, de ruptures ligamentaires ou d'accidents plus graves.
Pourra-t-on un jour venir à bout du dopage ?
La pression psychologique pour se doper est irrésistible. Ce n'est pas seulement une question d'argent. La motivation est plus complexe, pour preuve le dopage dans le sport amateur. Il n'y a pas de domaine autre que le sport où vous avez autant la certitude que tout ce qui est envisageable sera utilisé. On assiste à des pratiques inouïes par leur audace, avec des produits qui ne sont même pas encore testés cliniquement. Par exemple, je pense que le dopage génétique est aujourd'hui inefficace. Mais je ne doute pas que des sportifs ont commencé à se faire injecter de l'ADN dans les fesses. "
Alors pourquoi garder cet intérêt pour le sport ?
Le sport est un terrain d'ombre et de lumière. La lumière qu'on applaudit, et l'ombre qui est en résonance avec la mécanique intime de l'âme humaine. Le sport est pour moi un bon terrain de réflexion sur l'homme.
propos recueillis PAR benoît HOPQUIN"

25.5.08

L'aïkido, art martial traditionnel japonais

Un art martial est un art de guerre. Si sur le champ de bataille vous ne savez pas où est votre place, ce que vous devez faire, avec qui vous devez le faire ni comment vous devez le faire, vous serez mort dans les secondes qui suivront.
C'est pourquoi le vrai pratiquant d'aïkido ne se fie pas à ce que disent les autres ou à des labels : "agréé par...", ce qui n'a aucun sens.
Se fier à ce que disent les autres, ne pas avoir son propre jugement est un signe d'incompétence.
Le pratiquant d'aïkido choisit de faire de l'aïkido et pas autre chose...
Il choisit ensuite son professeur et personne d'autre : il est l'élève de.., car autant de professeurs, autant d'aïkido différents.
Il doit savoir où est sa place dans le dojo.
Constamment le pratiquant d'aïkido fait des choix dont dépend son avenir ; il n'a pas droit à l'erreur et lui seul peut faire ces choix. Personne ni aucun organisme ne peut l'aider (à l'image du champ de bataille..). Il doit se faire sa propre idée. S'il en est incapable, il ne fera jamais rien en aïkido.
Ce ne sont pas les plus costauds, les plus redoutables physiquement qui survivent...
Cela peut être aussi l'apprentissage de l'autonomie.


statistiques pour site web

Pratiquer dans un dojo ou dans un club ?

A l'examen de quelques sites Internet, on trouve des écoles d’aïkido avec à leur tête des professeurs possédant différents types de diplômes.
En France, on constate que certains dojos sont devenus des "clubs" à l'image des clubs sportifs, ce qu'on ne constate pas dans les autres pays européens.

Le terme dojo est très rarement employé et l'on constate que leur fonctionnement est identique à n'importe quel club de foot ou de basket.
On pourrait penser naïvement qu'un dojo issu de la culture japonaise aurait un fonctionnement différent de celui d'un club de foot franco-français.
L’aïkido est le produit de culture japonaise et orientale.
Cette culture n'a rien à voir avec la culture occidentale et française.
La difficulté est de trouver dans nos structures occidentales un fonctionnement qui convienne au fonctionnement d'un dojo.
Comme en France quelques personnes peuvent s'associer pour décider de fonctionner comme un dojo, cela ne pose aucun problème, c'est juste une question de volonté. On appelle cela la liberté d'association et c'est l’esprit de la loi 1901.
Quel est le bon terme : dojo ou club, y a-t-il une différence ? Et bien OUI :
La France est un pays magnifique, nous vendons les droits de l'homme à la planète entière mais l'Europe condamne régulièrement la France pour le non-respect de ceux-ci.
Et comme l’a dit un ancien ministre des Affaires Etrangères, le monde entier n'en a rien à faire.
La France est officiellement un pays de liberté.
Dans la réalité une bureaucratie assoiffée de pouvoir règne à tous les niveaux (nos industriels en savent quelque chose).
Si les Français ont fait la révolution il y a un peu plus de deux siècles, leurs descendants sont particulièrement soumis et ont énormément de peine à s'assumer.
Dojo veut dire le lieu où l'on étudie la voie.
Au fil de l’Histoire (plus d'un demi siècle), on constate qu’aucun club n'a jamais produit un maître d'aïkido, à l’inverse des dojos.
Les clubs sont des structures adaptées à la pratique sportive.
Cette structure a fait évoluer des arts martiaux comme le judo, le karaté, la savate etc... vers des sports martiaux avec des championnats etc... c'est à dire exactement l'inverse de ce qu'ils étaient au départ et à part le costume rien ne les distingue des sports martiaux locaux comme la boxe, la lutte etc...
L'éthique originelle n'étant plus là ils ont même créé des disciplines purement occidentales, full contact, etc...
Dès les années 60 de grands champions de judo s'exclamaient : "on a perdu le vrai judo", un grand champion dans son livre en attribuait la responsabilité aux fédérations et à leur bureaucratie, c'est à dire au fonctionnement sportif de la discipline.
Le fondateur de l'aïkido a été très clair : "L'aïkido est exactement l'inverse d'un sport".
Un dojo ne peut donc pas fonctionner à la manière d'un club de sport.
Sachant cela, pour éviter de subir le même sort, les pratiquants d'aïkido luttent pour préserver leur discipline, lui garder son sens originel, car les enseignements du fondateur sont encore très présents dans l'esprit des pratiquants.
Cela tient en quelques mots simples : le dojo est le seul lieu adapté à la pratique d'une discipline martiale japonaise.
Le dojo n'est pas un concept historique appartenant au passé. On traitera dans un autre article de toutes les déviations qui pervertissent l'aïkido.
Il existe de très bons livres sur ces sujets (cf http://www.aikido-bezons.net/index.php5?rubrique=aikido&section=26)

23.5.08

La loi des 20 / 80

"Que peut faire le pratiquant uniquement intéressé par l'aïkido ? et oui malgré tout il en reste...
Faire de grands articles dans les journaux, c'est à l'opposé de leurs démarches.

On retrouve comme dans d'autres domaines la loi des 20/80 connue depuis un siècle et mise en évidence par Wilfredo Samozo dit le comte de Pareto (nom du petit village de Suisse italienne où il habitait) : 80 % de gens incompétents pour 20 % de gens compétents. L'aïkido n'y échappe pas.
C'est pourquoi les pratiquants désireux d'un enseignement de qualité ne vont pas à Bercy, ne lisent pas la presse du people des arts martiaux mais cherchent un vrai maître.
Le problème qui se pose alors est : font-ils de l'aïkido ? quand 80 % des gens qui disent et qui revendiquent faire de l'aïkido n'en font qu'une caricature, ces 20 % ayant rien de commun avec eux peuvent-ils dire qu'ils font de l'aïkido ?

N'ont-ils pas intérêt à dire qu'ils pratiquent autre chose, de façon à ne pas être éclaboussé par cette fange.
Peut-on faire du bon vin avec 20 % de bons produits et 80 % de n'importe quoi ?
Le pratiquant sérieux comme le pratiquant traditionnel qu'il est resté, choisit sa discipline en l'occurence l'aïkido, puis il choisit son maître et il n'a rien à faire du reste.
Vieux principe japonais dans le domaine martial : un maître un dojo.

Un pratiquant d'arts martiaux est toujours identifié par "de quel maître êtes-vous l'élève ?" car vous avez des caractéristiques de cet enseignement unique (autant de maître autant de dojo, autant d'aïkido différent).
Est-ce que tous font de l'aïkido ? n'y aurait-il pas une norme, une appellation contrôlée aïkido ? à quel moment on n'en fait plus ?
C'est ce qui fait la richesse de l'aïkido, c'est aussi ce que l'on appelle un art, chacun y trouvera un maître qui lui convient, et comme le veut un grand principe oriental tant pis pour celui qui se trompe, il ne mérite pas autre chose : après tout personne ne l'a obligé, c'est lui qui a choisi.
C'est pourquoi dans notre dojo nous avons choisi notre maître, et celui-ci n'a rien à faire des élèves des autres, trop occupé par ses propres élèves déjà fort nombreux.

Notre art martial n’est pas simplement une technique de combat qui s’apprend dans une salle mais un véritable état d’esprit, une culture et un art de vivre qui demande un réel travail sur soi permanent."



11.5.08

Aïkido traditionnel - sampaï - kohaï - transmission


Dans notre dojo, tous les niveaux sont confondus. Pourquoi ?
En aïkido on est "professeur" dès le deuxième jour. C’est là le fonctionnement du dojo. On doit être capable d’enseigner du mieux que l’on peut ce qu'on a étudié la veille, et chaque pratiquant ne cesse ainsi jamais d’être à la fois élève (kohaï) et professeur (sampaï). Alors seulement les conditions sont réunies pour pratiquer l’Aïkido et c’est pourquoi on ne pourra jamais en faire dans un club.
Par égoïsme, certains anciens tendent avec le temps à oublier qu'ils ont un jour débuté et ont l'impression de perdre leur temps avec des débutants, au point parfois de n’apparaître dans le dojo que plusieurs semaines après le début des cours, lorsqu’il y a moins de débutants.
Là encore ce genre de pratiquant refuse les difficultés, va au plus facile et au moins fatigant, car chacun sait que rien n’est plus facile que de pratiquer avec des personnes que vous connaissez, qui se sont habituées à vos défauts plutôt que de pratiquer avec des débutants dont le manque d’expérience serait susceptible de révéler une faille dans la technique.
Cette fuite devant la difficulté témoigne d’une incompétence et de l’incapacité à remettre en cause ses acquis. Le sempaï dans ce cas là ne joue pas son rôle et n'apprend guère quoi que ce soit.
Inversement, celui qui aide les plus jeunes et pratique avec les moins expérimentés sait que c’est ainsi que lui-même progresse le plus. Ce que nous avons voulu faire ressortir en soulignant tous ces aspects de l’Aïkido, c’est que si apprendre et enseigner l'Aïkido n'est pas facile mais demande un réel travail sur soi permanent, c’est parce que l’Aïkido est bien plus qu’une technique mais un véritable état d'esprit, une culture et un art de vivre qui forme un tout indissociable.
Ne pas faire d’efforts, vouloir dissocier la technique de l’art, manquer de voir que l’Aïkido forme ce tout, c’est passer à côté de l’Aïkido, c’est ne pas faire de l’Aïkido.

Sensei - le maître du dojo

Sensei’ signifie "professeur" et désigne le maître du dojo.
Lorsque vous entrez dans un dojo, ayez toujours à l’esprit que vous entrez chez un maître, dans sa maison pour ainsi dire. Cette notion est importante non pas simplement parce que c’est une coutume ancienne mais parce que c’est une règle sans laquelle il n'y a pas d'Aïkido possible.
En effet, on dit traditionnellement "un maître, un dojo".
Il n'y a donc qu'un seul professeur par dojo.
Si celui-ci confie la responsabilité de certains cours à quelques uns de ses élèves, ceux-ci ainsi que les autres pratiquants doivent avoir conscience que ce ne sont alors que des élèves du professeur en situation d'apprentissage, celle d’apprendre à donner des cours d'aïkido,
mais que ce ne sont en aucun cas d'autres professeurs.
En tant qu’élève, le pratiquant n’est donc pas chez lui et ne doit pas se comporter comme s’il l’était.
Du respect de ce cadre, de sa hiérarchie et de la direction du maître dépend le fonctionnement même du dojo et c’est uniquement dans un tel cadre qu’un professeur d’Aïkido est compétent.
Si certains pratiquants, notamment les plus anciens d’un dojo, tendent à oublier leur place dans ce cadre et manquent à son respect, il est nécessaire de leur rappeler leur rang : il faut respecter dans un dojo la volonté de son maître ou bien s’en séparer.
Il faut donc toujours se comporter dans un dojo comme un invité.
En japonais les termes de ‘montei, monka, monjin’ véhiculent l’idée de l'élève qui se tient devant la porte du maître et qui lui demande la permission de rentrer chez lui. C'est pourquoi avant de rentrer sur les tatamis d’un professeur il faut toujours lui demander son accord : si vous êtes en visite dans un dojo qui n'est pas le vôtre, il convient de vous présenter et de demander l'autorisation de rentrer au professeur. Lorsque vous êtes à l'heure au dojo dans lequel vous êtes habituellement élève, l’autorisation d’entrer est implicite, mais si vous êtes en retard, il convient de se présenter au professeur.
Le professeur ou un de ses ‘uchi deshi’ peut en effet vous demander de quitter le dojo définitivement, notamment si vous oubliez que vous n’êtes qu’un invité dans la maison du maître.

A propos de l'Aikido français (et de la Méthode dite nationale)

Pratiquer des mouvements d'aïkido comme un robot n'a jamais produit des aikidokas.
Il y a des choses à savoir pour orienter sa pratique.
Les pratiques locales de l'aïkido : aïkido français, aïkido belge, aïkido allemand...du fait de l'introduction de leurs particularismes locaux (comme leurs noms l'indiquent) ne sont pas de l'aïkido puisque l'aïkido n'est ni français, ni belge, ni hollandais...
Cet aïkido ne dépassera évidemment pas les frontières, heureusement.
Ce n'est pas typique à la France puisque dans les autre pays il en est de même.
L'aïkido est le produit de la culture orientale et les repères orientaux n'ont rien à voir avec les repères franco-français, ou occidentaux.
Comme dans d'autres domaines, l'acupuncture par exemple, chaque fois qu'on introduit des repères de notre culture occidentale dans un art oriental celui-ci devient insipide, inefficace, inintéressant, une monstrueuse caricature.
Si un art oriental nous intéresse c'est que justement il est différent de nos repère culturels habituels et c'est ce qui nous motive à l'étudier.
Pourtant avant même que nous maîtrisions cet art nous le déformons en y introduisant nos propres repères culturels qui n'ont rien à faire dans un art oriental.
Toujours pour de bonnes raisons les ignorants veulent toujours améliorer ce qu'ils ne connaissent pas...

Un vigneron français producteur d'un Château Machin par exemple, accepterait-il qu'un producteur étranger pour l'améliorer, le mélange à une piquette dans le but d'améliorer celui-ci ?
C'est pourtant ce qui se passe particulièrement en France, seul pays au monde à avoir des grades d'État ou des diplômes d'État, fonctionnement qui n'est pas sans rappeler certaines périodes noires de l'histoire.

L’aikido est loin de toute idée de norme, de méthode normalisée. C’est la diversité des enseignements proposés qui fait la richesse de l’aikido, et c’est pourquoi il y a autant de dojo que de professeurs et d’enseignements différents.
Il en est de même au Japon aujourd'hui pour tous les arts martiaux . C'est à l'élève de choisir, et s'il se trompe, tant pis pour lui, c'est la première leçon martiale.

Le droit à l'erreur n'existe pas : si l'erreur vous convient, dans un combat c'est vous le premier mort et vous ne méritez pas autre chose. Nous sommes ici à l'opposé des voies sportives occidentales, qui considèrent l'utilisateur incapable de comprendre ce dont il a besoin. Qui prend la décision d'agréer un club ? Un obscur administratif d'un ministère ? Une fédération qui est à la fois juge et partie ? Il n'est pas étonnant de constater qu'un demi-siècle plus tard, les guerres fassent rage et que cette autocratie ne satisfasse personne.

Il faut que chaque dojo enseigne son art, que chacun évolue dans le respect et chemine dans la voie qu'il s'est choisie, et c'est là le but de tous les " do ", l'autonomie, la liberté de conduire sa recherche.

8.5.08

Un Maître un dojo


Zen
Les " clubs " (d’aïkido aussi) imposent une dépendance à des structures : fédérale, associative, politique…et sont à l’opposé d’un dojo traditionnel où l’on prône Autonomie et maturité, conceptions aux antipodes des maternages…
Indépendance ne signifie pas pour autant solitude et ne s’oppose pas non plus à la solidarité bien au contraire. Nous l’avons prouvé à de multiples reprises, aussi bien dans notre dojo qu’au travers de celui-ci ou en son nom.

23.3.08

Mise en garde à propos des « forums »

Harmonie et Respect



Récemment j’ai découvert l’existence de sites prétendument liés à l’aïkido et ayant des forums pour vocation.
Outre le fait que l’aïkido doit se pratiquer et s’expérimenter pour entrer dans le domaine du ressenti physique et mental, sur certains sites (que je ne nommerai pas ici) j’ai été atterré par le niveau des propos qui se situait plus au ras du sol voir des égouts, qu’au niveau de l’Univers…!
La plupart des intervenants sur ces forums là, laissent apparaître en sous jacence de nombreux problèmes personnels, que leur soi-disant pratique de l’aïkido ne semblent en tout cas, pas avoir résolus…
L’aïkido n’est pas une thérapie pour malades de l’ego, tout au plus un outil parmi d’autres, pourvu que l’on accepte de se remettre en cause…

Internet peut être un formidable outil pour échanger des idées.
Pour des personnes malveillantes ou incompétentes, ce peut être aussi un moyen facile et supplémentaire d’atteindre des populations de gogos en propageant des idées fausses ou des termes diffamants.
Il suffit pour cela de bien maîtriser les mots ou « d’impressionner » en faisant croire posséder des fragments de cultures.
J’ai eu sous les yeux des propos pitoyables visant à détruire l’image d’harmonie véhiculée par l’aïkido ou à carrément porter atteinte à des personnes connues, et ce sans aucune dignité ni courage, puisqu’elles se cachent sous un « courageux anonymat ».
Dans ces conditions on n’a pas à mon sens, le droit de se prétendre « aïkidoka ».

Tout le monde a le droit d’avoir ses propres idées et de les défendre ; on n’a pas pour cela besoin de nuire délibérément à quiconque.
Diffamer ou laisser exprimer négativement semble bien être le seul but de certains sites, puisque les prétendus « modérateurs » (fréquemment les propriétaires des sites eux-mêmes) n’interviennent souvent que lorsque le mal est déjà fait et encore…en exprimant souvent publiquement une certaine sympathie envers leurs « censurés ».
Sous couvert du mot « liberté » on n’a pas pour autant le droit de laisser dire n’importe quoi (anonymement) quand c’est au détriment de personnes identifiables.
Même s’il y a théoriquement un droit de réponses, tout le monde ne manie pas les mots d’une manière égale et encore moins le persiflage, forme fréquemment utilisée pour tourner en dérision les quelques personnes sérieuses qui tentent de s’exprimer ou de se défendre.
Par ailleurs les personnes visées par les diffamations ont sans doute beaucoup mieux à faire qu’à se rendre sur ces sites nauséabonds…
Un conseil donc si par malchance vous tombez sur l’un de ces forums, ignorez le et rendez vous dans un dojo de votre choix pour expérimenter par vous-même et rester LIBRE de vous faire une opinion.


Montagne et Eau

NB. il existe aussi certains forums sérieux et dignes mais ils sont rares et par nature éminament réducteurs.