29.10.13

Hors du dojo, toutes les attitudes sont elles permises ?

Quel que soit leur niveau sur l'échelle de la connaissance, certains "maîtres" d'aïkido (ou professeurs) sont parfois loin d'être des modèles dans leur vie de tous les jours, une fois hors du contexte de l'aïkido.
Compte-tenu "de leur rang", on s'efforce d'être indulgent à leur égard en se disant qu'ils sont eux aussi,  des êtres humains (le parfait n'est pas humain disait un philosophe).
Du coup, certains s'autorisent des attitudes proches d'un profil caractériel ou usent de leur aura pour faire montre d'un autoritarisme digne d'un gourou.
La tradition martiale autorise t-elle de souffler le glacé et le brûlant, ou de passer de la caresse à la gifle selon l'humeur ?
On se croirait parfois revenu à l'époque des tsars et des monarques tout puissants.
Est-ce là le prix à payer pour bénéficier d'un enseignement de l'aïkido perçu comme étant de qualité ?
L'harmonie qui est censée émaner de la pratique est souvent absente dans les coulisses, hors tatamis, et les sautes d'humeur ne sont pas anecdotiques quand c'est répétitif.
 
Un maître d'aïkido délègue souvent de nombreuses tâches à ses uchi deshi.
L'attitude de ces uchi deshi est souvent liée à celle du maître, leur modèle.
L'un des fondements de l'aïkido est le respect des valeurs transmises au travers son étude.
Parmi elles, Nichi jo no taïdo qui porte sur le comportement et l'attitude hors cadre aïkido, est souvent "oublié" dès le franchissement des portes du dojo ou du bâtiment qui l'abrite.
Cela annihile tous les acquits et c'est particulièrement destructeur pour le pratiquant qui subit "de sa hiérarchie" (son sempaï) un comportement qui n'est pas en phase avec ce qu'il lui a lui-même enseigné. 

Hors contexte aïkido, en bon occidental à court d'argumentaire convaincant et l'ego reprenant le dessus, certains utilisent leur position hiérarchique "au sein du dojo" pour imposer une idée, une façon de faire ou un processus, au mépris de toute écoute de l'Autre ou de la logique ; c'est particulièrement choquant car ce type de comportement est à l'opposé du concept oriental.
Le principe du sempaïa n'est-il pas d'adapter la relation hiérarchique aux circonstances et non l'inverse ?
Un "maître" (ou l'un de ses uchi deshi), un professeur (ou l'un de ses assistants) "a t-il le droit", en dehors de la pratique, d'user de sa position en utilisant un langage autoritaire afin d'en imposer aux pratiquants, qui sont aussi des êtres humains censés être libres de réflexions ?
S'inscrire dans un dojo est-il un deal tacite qui inclut une totale soumission ?

Ce qui peut paraître acceptable de la part d'un Maître ne l'est pas forcément de la part d'un uchi deshi qui croît devoir calquer son autorité sur celle de son maître sous couvert qu'il lui a délégué certaines tâches.
Ce manque de discernement le discrédite et c'est particulièrement nuisible à tous.





 

25.10.13

Aïkido, Taïkido et discriminations

Les installations municipales ne sont pas partout mises à disposition d'une façon égalitaire.
Malgré la loi, certaines associations sont privilégiées au détriment d'autres et les arguments avancés sont le plus souvent fantaisistes.
En voici un nouvel exemple : http://blog.taikidobeaune.com/

9.10.13

Le niveau d'un cours

A moins d'avoir un don d'ubiquité, plus les élèves sont nombreux sur un tatami plus la transmission "de maître à élève" est distillée. L'approche traditionnelle (uchi deshi, sempaïa...) atténue cette réalité mathématique mais quand tous les pratiquants sont débutants, la charge pédagogique incombe en totalité au professeur.
Le niveau de difficulté d'un cours peut donc être perçu différemment, selon le temps que le professeur peut consacrer à chacun.
Compte-tenu du très petit nombre présent aux cours les 2 années précédentes, j'avais presque oublié cette logique en m'émerveillant parfois devant leur capacité de compréhension.
Récemment, un même cours à 2 jours d'intervalle a été perçu comme accessible la première fois, et incompréhensible au cours suivant quand le nombre des pratiquants était multiplié par 3.
Cela signifie que si l'on veut faire un cours compréhensible par le plus grand nombre, son contenu doit tenir compte du ratio nombre/niveaux.

Nouveau dojo

Le bouche-oreille fonctionne mieux parmi les jeunes qu'avec les adultes. Est-ce parce qu'ils communiquent davantage ou mieux, ou parce que leurs motivations sont différentes ?
Toujours est-il que les "essais" de jeunes se multiplient alors que ça stagne dans la tranche adulte.
Quant aux rigolos qui téléphonent en disant vouloir faire de l'aïkido, posséder déjà un dossier complet sans avoir jamais mis les pieds dans le dojo, on ne les voit jamais. Mais ça c'est chaque année pareil.
Un autre phénomène que l'on constate : mieux vaut créer un dojo dans un petit village de 2500  habitants que dans une ville de 25000 car l'impact y est inversement proportionnel. Malheureusement on n'a pas souvent le choix, les petites communes ne disposant que rarement d'infrastructures, de surcroît avec tapis ou tatamis.
Il existe aussi des communes disposant de multiples salles de sport (la plupart du temps attachées aux établissements scolaires) mais qu'elles ne veulent pas mettre à disposition des associations car elles n'en ont pas la volonté.
Mettre à disposition une salle génère un coût de fonctionnement : gardiennage, éclairage, chauffage, entretien, etc. et évidemment c'est une affaire de budget, donc de choix politiques.
C'est ainsi qu'une commune peut se trouver à la tête d'un parc important de salles de sports (parfois munies d'un abondant stock de tapis) qui ne sont utilisées que par les scolaires donc jamais en soirée ni les week-end.
Les installations sont financées par les citoyens au travers leurs impôts mais leur accès est ensuite très limité.
C'est un gâchis énorme et les refus de créneaux ne peuvent être que mal acceptés.

Terminologie, tradition et dévotions

Je suis parfois étonné par le langage utilisé par certains pour décrire un professeur ou un maître (de...), quelque soit la discipline. C'est souvent excessif et sans modération, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Entre irrespect et presque dévotion, ne devrait il pas y avoir un juste milieu ?
On lit souvent "mon maître", "mon sensei", "shihan machin" et ça a des relents d'attitude qu'un sujet pourrait avoir pour son gourou. Qui dit sujet sous-tend soumission et ça me dérange.
Reconnaître à un professeur une grande maîtrise dans sa discipline n'impose pas de telles attitudes. C'est pas un dieu, il reste un être humain, avec sans doute des faiblesses lui aussi, même s'il n'est pas dans son rôle de les dévoiler.
A lire certains je doute de leur capacité à être réellement autonomes et libres.
Certains professeurs ne réagissent pas quand on les affuble de ces qualificatifs mal t'à propos. Cela leur convient sous couvert que cela fait partie d'une tradition mais en fait c'est surtout parce que ça flatte leur ego.
Je ne suis sans doute pas le seul à avoir constaté que les véritables maîtres récusent les terminologies ambigües et se font simplement appeler par leur prénom ou M...
Bien qu'un peu réductrice, cette expression d'André Gide "le vrai maître est celui qui apprend à ses élèves à se passer de lui", devrait replacer la relation maître-élève et élève-maître à la bonne mesure.

Démonstrations ou spectacle ?

Quand on est amené à donner un aperçu de notre discipline, certains sont tentés de verser dans le spectacle facile en prenant soin de choisir pour partenaire le meilleur comédien, le meilleur acrobate ou le plus complaisant. Ils raisonnent comme le publique en lui offrant ce qu'ils pensent être l'aïkido : une jolie chorégraphie, un art martial gentil et doux.
Plus il y aura de mouvements et de déplacements, plus l'effet sera amplifié mais ce spectacle sera pourtant bidon.
Car dans un art martial plus un mouvement est court, plus il est efficace. Une chute ne doit pas être non plus une envolée ridicule mais simplement une protection adaptée à la technique et sa vitesse d'exécution.
Montrer le contraire c'est méconnaître l'aïkido et en donner une idée fausse.
C'est aussi renforcer son ego en se donnant un instant l'impression de maîtriser une situation alors que tout est factice.
Cela peut paraître surprenant mais c'est souvent ce que l'on observe lors de "démonstrations" qui en réalité n'en sont pas.
C'est pourquoi, si l'on veut donner une image authentique de notre travail et de notre art, il est préférable de démontrer les bases au travers d'un cours plutôt que d'exécuter une suite de techniques "spectaculaires" qui ne séduiront que des gogos.
Ce choix est aussi le reflet de notre approche.
Je confesse que je n'ai pas toujours tenu ce raisonnement et que j'ai moi aussi parfois cédé "aux besoins de spectacle" (fonction du type de manifestation) sans pour autant avoir vendu mon âme.
Aujourd'hui je comprends mieux ceux qui refusent tout compromis et toute démo.