10.11.18

Associations, bénévolat et "conseilleurs" rémunérés


Il n'est pas rare que ceux qui vantent le bénévolat associatif profitent eux-mêmes de rémunérations, qu'elles soient "légales" ou déguisées en indemnités.
 
Mme Fillon est soupçonnée d'avoir perçu des rémunérations pour des travaux fictifs.
Cela fait bien marrer quand on sait le nombre de petits arrangements de ce type, notamment dans la milieu dit associatif, statut juridique qui parfois dissimule en fait une entreprise individuelle lucrative qui ne dit pas son nom.
Cela est particulièrement vrai quand on regarde de près ce qui a motivé la création de certaines associations et surtout quand on a la possibilité (et l'audace) de se faire produire les détails comptables, ce qui constitue parfois un véritable parcours du combattant pour un adhérent lambda et cela malgré que la loi l'y autorise.
Il existe de nombreux moyens de dissuasion, le premier étant de stigmatiser le petit curieux qui voudrait s'aventurer dans les subtilités de la comptabilité en le taxant "de fouille merde", "de trouble fête" ou en lui attribuant "un mauvais esprit" incompatible avec l'esprit amical du groupe, ce qui reviendra à l'en bannir à plus ou moins bref délai.
La plupart des entreprises qui sont couvertes par des statuts associatifs "bidon" s'arrangent pour être menées par une poignée de gens qui sont dans la combine et sont généralement des dirigeants de paille, le nom du ou des véritables cerveaux tirant les ficelles n'apparaissant nulle part.
Il est à noter que c'est celui-ci (ou ceux-ci) qui bénéficie des avantages ou des bénéfices (qui peuvent s'étendre au-delà d'avantages purement financiers), ce qui est logique puisque c'est lui qui est à l'origine du montage associatif.
Sur le plan des complaisances, c'est à une toute autre échelle ce qui se produit couramment dans les grandes entreprises où l'on voit des noms d'administrateurs figurer dans moult structures à titres réciproques (administrateurs rémunérés par jetons de présence dans les conseils d'administration).

Dans les associations adoptant en outre une organisation pyramidale sous couvert "de tradition" (authentique ou non), on peut également observer une omerta comptable qui ne peut qu'engendrer des soupçons de pratiques non conformes à l'esprit associatif (loi 1901), l'ensemble des décisions étant souvent prises non démocratiquement.
Cela est d'autant plus facilité que la très grande majorité des adhérents/membres d'une telle association ignorent totalement leurs droits (qu'on se garde bien de leur faire connaître), leur seule préoccupation étant d'exercer l'activer qui les a amenée "à s'inscrire".

Voilà pourquoi l'autoritarisme, les faux leaders et les magouilleurs ont de beaux jours devant eux dans notre pays.
Epilogue : ce qui se passe à l'échelle nationale, se reproduit à tous les échelons de notre société (mais ce modèle n'est pas que français).
L'homme délègue ses pouvoirs par incompétence, fainéantise ou ignorance et certains exploitent cette délégation ou bien imposent leur autorité à des fins personnelles mercantiles ou idéologiques.

Est-il préférable de se faire niquer à notre insu ou en toute connaissance de cause ?
L'homme a t-il le libre arbitre et peut-il choisir la longueur de la corde qui le lie à son maître ?
Les hommes (et les femmes) veulent ils tous avoir un maître ?