14.2.15

Fidélité ou asservissement ?

Dès qu'on se sent tant soit peu redevable, on n'est plus libre.
C'est notamment ce qui se passe quand on veut à tout pris être reconnaissant d'avoir reçu un enseignement. On vous dit que vous avez été privilégié, qu'on aurait pu vous refuser d'être élève, que le maître choisit ses élèves, etc. autant de discours qui visent à vous scotcher à votre professeur ou à votre école si vous avez "un esprit droit" et "respectueux des traditions"...
Du moins est-ce le discours dont on vous nourrit tout au long de votre apprentissage, y compris lors "des stages animés par le grand maître".
Cela peut paraître exagéré, mais je vous invite pour ma part à faire des parallèles avec l'histoire.

Ce qui me pousse à cette réflexion, ce sont ces généraux de la Wehrmacht qui étaient reconnaissants envers Hitler de les avoir promus et tirés vers le haut, mais uniquement sur le plan de la hiérarchie et celui du pouvoir...
Cette analyse les liait à leur dictateur, leur ôtait toute liberté de choix et annihilait tout désir de contestation.
Notre conscience sait parfois identifier les problèmes mais beaucoup veulent l'ignorer par confort ou par lâcheté. 
Qu'on comprenne bien ce qui se passe dans les systèmes traditionnels dits "pyramidaux" : les aïkidokas promus à un grade Dan (ou équivalent) et/ou bien à qui l'on permet d'ouvrir leur propre dojo (sans pour autant détenir aucun grade reconnu) peuvent se trouver redevables de leurs hiérarchies et de systèmes "traditionnels" qui sont les seuls à permettre ces pseudo autonomies et titres/postes gratifiants.
Le revers premier est d'avoir les mains totalement liées et de se retrouver en situation d'asservissement, ce qui est grave sur le plan de l'individu. 
 
 
 

 

1.2.15

Un maître d'aïkido est aussi un mortel

On choisit un maître pour ses qualités reconnues par une communauté de pratiquants et selon nos propres affinités.
Outre ses connaissances pédagogiques et techniques, la morphologie et la personnalité de ce maître  seront aussi prises en considération afin d'être compatibles avec nos propres recherches et notre profile, tant physique que mental.

Par exemple, un maître de 65 ans mesurant 1.75 m et pesant 90 kg ne pourra exécuter ses prestations de la même manière qu'un homme de 40 ans de même taille mais pesant 75 kg.
 
Il est évident que tout le monde ne peut bénéficier d'un physique svelte et conserver des qualités de souplesse et énergétiques jusqu'à un âge avancé.   

Certaines techniques ou formes de travail peuvent très bien finir par ne plus être enseignées du tout, telles que suwari waza ou kokyu nage,  kokyu ryoku...idem pour les ukemi que certains maîtres reconnus ne sont pourtant plus en mesure d'exécuter compte tenu de leur état physique ou leur morphologie qui ont évolué avec l'âge.

C'est pas pour autant qu'il faille instituer de nouvelles normes ou règles d'enseignement, en excluant une partie des bases de l'aïkido sous couvert que tel maître ne les transmet plus.
 
Une fois de plus le sage montre la lune avec le doigt mais certains couillons se prétendant cultivés ou assistants du maître...ne voient que le doigt.