7.11.10

Aïkido et combats de rue...

Voici la question (récurrente) qui m'était posée récemment :
 
"je fais de l'aikido depuis le depuis le debut l' année, ça me plait beaucoup et je trouve ça très utile mais j'ai un léger doute sur son efficacité en situation réelle. Je cherche des témoignages sur des forums mais je n'en trouve pas par contre beaucoup de gens en disent du mal je ne comprend pas alors si un de vous a du avoir à se défendre dans la vie de tous les jours j'aimerai qu il me raconte son expérience merci d'avance" 
Et ma réponse :


"Bien que le but de l’aïkido ne soit pas prioritairement l’efficacité dans des combats de rue, votre interrogation est courante lorsqu’on débute l’étude d’un art martial. 
Si votre professeur n’a pas su répondre à votre question ou s’il vous a répondu négativement, c’est qu’il n’a pas lui-même été convaincu.
Dans ce cas vous devriez tous 2 vous trouver un nouveau maître d’aïkido, authentique et qui croit en ce qu’il fait et en ce qu’il enseigne. 
Mais votre question est légitime puisque de nombreux pratiquants et même des professeurs, véhiculent une mauvaise image de la discipline, parce qu’ils sont ignorants mais pensent néanmoins détenir la connaissance.
La plupart du temps, ils ne se sont jamais posé la question de savoir pourquoi ça marche ou pourquoi ça ne marche pas.
Et pour cause, puisqu’ils passent leur temps à apprendre des techniques et non à gérer des situations.
A quoi sert de connaître une technique si le placement, le timing, la distance, (mae ai), etc. ne permettent pas d’utiliser LA technique ; de surcroit ils pratiquent dans des situations "convenues" avec des gentils copains sur un tatami protecteur.
Dans ce cas autant aller s'inscrire à un cours de danse ou de gyme ou apprendre des techniques de combat qui ne font que ressembler à celles de l'aïkido dans un club de ju jutsu, hapkido, self défense ou autre... 
Il faut donc commencer par apprendre les bases et la technique s’impose ensuite selon la situation (et non l'inverse).
On s’aperçoit ainsi très vite que la technique est "peu importante" et ne constitue que l’outil final pour contrôler une situation. 
La plupart des clubs d’aïkido réunissent des pratiquants qui au fil du temps deviennent entre eux très complaisants, exécutent une espèce de jolie chorégraphie convenue et finissent par en oublier le côté martial.
Pourquoi pas, chacun étant libre c'est une affaire de goût, mais ce n'est pas de l'aïkido véritable et notre discipline se trouve ainsi en décalage total avec l’aïkido conçu par UESHIBA Morihei.
Cela nuit beaucoup à l’image de l’aïkido, car même si son Fondateur a voulu créer un art martial non destructeur (dans la dernière période de sa vie), on doit garder à l’esprit qu’à tout moment les techniques peuvent se révéler dangereuses voire mortelles.
Ces explications, tant sur le plan pratique que théoriques, devraient être incluses dans les cours de votre professeur, si celui-ci avait acquit ses connaissances auprès d’un véritable maître. 
Pour répondre plus précisément à votre préoccupation, j’ai personnellement déjà été amené à utiliser ce que j’ai appris de l’aïkido, parfois sur le plan technique, mais aussi et surtout en gérant les conflits en amont de la technique, celle-ci devenant inutile ; et c’est bien là l'utilité véritable de l’apprentissage dans une situation "chaude".
En outre j’ai de nombreuses anecdotes qui contredisent les affirmations que vous évoquez, notamment des anecdotes mettant en face les uns des autres ("amicalement") : des aïkidokas et des judokas, des aïkidokas et des karatekas, etc., voir des gros costauds sensés être "des brutes épaisses invincibles"…au tapis en quelques secondes et depuis très convaincus de l’efficacité de l’aïkido.
En ce qui me concerne, j’ai étudié l’aïkido pendant 20 ans dans plusieurs clubs affiliés à une fédération, où l’on me faisait pratiquer un aïkido plutôt "sportif" et je pensais bien maîtriser mon sujet, jusqu’à un jour de l’année 1998 où…j’ai côtoyé un véritable maître et me suis rendu compte que je devais tout réapprendre quant à l’approche de l’aïkido car il me manquait les bases.
Or si les techniques ne reposent pas sur ces fameuses "bases", les techniques ne servent à rien, c’est comme construire une maison sur du sable…
J’ai donc dû me remettre en question et revoir toute ma copie, mais cela n’a pas été un problème puisque l’aïkido est aussi une école d’humilité où l’ego n’a pas sa place.
J’espère que vous trouverez, vous aussi, un maître authentique qui vous enseignera l’aïkido véritable, dans un dojo traditionnel et non dans un club, et que vous pourrez apprendre et pratiquer un aïkido qui fonctionne aussi avec des non aïkidokas…
Cordialement."

25.10.10

Mort de Rire


Dans leurs éternels délires, nos "pouvoirs politiques" ont eu une nouvelle trouvaille.
Si vous avez envie de rire, lisez cette nouvelle interview qui vous renseignera sur les coulisses de l'aïkido franco-français auquel notre dojo n'adhère pas, puisque nous étudions et pratiquons un aïkido traditionnel, celui fondé par UESHIBA Morihei.

19.9.10

Faites ce que je dis et non pas ce que je fais....

Le parfait n’est pas humain disait un philosophe…
N’empêche…quand on revendique le titre de maître (professeur) d’aïkido avec tout ce que cela implique dans son comportement quotidien, il conviendrait d’éviter : « faites ce que je dis et non pas ce que je fais…».
Etre maître d'aïkido (professeur) c'est aussi être un exemple pour nombre d'aïkidokas et un modèle pour générer l'harmonie.

Internet ne doit pas servir à régler des comptes car il y a d'autres méthodes.
Néanmoins bien des stratèges utilisent des méthodes beaucoup plus sournoises - et notamment la délation - pour faire courir bruits, rumeurs, etc. afin de porter atteinte à des gens irréprochables et particulièrement investis.
Et ce n'est pas un apanage des politiques, ce profile de délateurs se rencontre partout et dans toutes les structures de nos sociétés.
Bien méditer cela...

12.9.10

Sincérité et opportunisme

Les opportunistes sont comme les « motards des clubs » : ils parcourent les dojos selon leurs humeurs ou les avantages matériels qu’ils peuvent en tirer, sortent par la porte (d’ailleurs souvent avec un coup de pied au c..) et tentent de revenir par la fenêtre.

L’ennui c’est que les dojos traditionnels ne fonctionnent pas ainsi.

Quelqu’un qui trahit son maître continuera de trahir car « on ne redresse pas un arbre tordu ».   
Ces gens là ne sont jamais les bienvenus dans un dojo car très rapidement ils sont identifiés comme des faiseurs de troubles et ce n'est pas ce que l'on recherche en aïkido.

24.8.10

Heureuse expérience

Comme dans tout art traditionnel, on ne se choisit pas un dojo d’aïkido mais un maître d’aïkido.
Néanmoins en pratique c’est rarement le cas car on va au plus proche gymnase ou au plus pratique ou parce que l’ambiance y est sympa, etc.
En début de pratique, on n’est pas forcément apte à reconnaître un vrai maître.
Pour certains il faudra quelques mois, pour d’autres quelques années et souvent certains n’auront jamais un maître authentique.
De plus il n’est pas rare que le temps passant, on n’accepte plus de se remettre en question avec un enseignant différent, surtout si celui-ci ne reconnaît pas votre parcours ou si la forme de son aïkido est trop éloignée de celle qu’on a jusqu’alors pratiquée.


En ce qui me concerne, jusqu’en 1998 j’ai pratiqué pendant près de 20 ans avec divers professeurs et j’ai participé à de très nombreux stages avec des animateurs de tous horizons (pour certains, que l'on pourrait croire être le gratin de l'univers de l'aïkido).


J’ignorais alors totalement que j’allais découvrir « un autre aïkido » : on ne peut être à la recherche de quelque chose dont on ignore l’existence.


Les hasards de la vie des dojos et de leurs dirigeants ont fait un jour de 1998 que je croise un enseignant issu de l’EPA (Europe Promotion Aïkido, branche de ISTA International), Ecole créée par Alain Peyrache (shihan).
L’aïkido enseigné me paraissait tellement différent de par son efficacité et ses principes de base qui étaient enseignés que j’avais l’impression de ne rien savoir auparavant.
Le bagage que j’étais sensé avoir acquit se trouvait réduit comme peau de chagrin.
En fait je ne connaissais quasiment rien de l’aïkido malgré mes 20 années de pratique !
Certains élèves, nouveaux dans ce dojo tout comme moi, voulaient même ôter leur hakama, s’estimant indignes de le porter car dans leur esprit, le hakama représentait - à tort - un niveau de pratique.


C’est dans de telles circonstances que l’on prend conscience de notre faculté à être humble en se remettant en question et en acceptant de tout reprendre à zéro !
L’enjeu ? Faire véritablement de l’aïkido ou continuer de faire autre chose, rien moins que cela !


Biensûr je ne renie nullement les professeurs qui m’ont supporté dans leurs cours et m’ont transmis ce qu’ils savaient de l’aïkido…c’est à dire pas grand chose.
Je ne leur en veux pas de m’avoir au final « fait perdre mon temps » car sans doute n’ont-ils pas eu la chance, comme moi, de rencontrer un vrai maître, quelqu’un qui leur enseigne l’aïkido traditionnel proche dans ses principes et dans sa forme, de celui du fondateur.


Grâce à l’EPA créé par Alain PEYRACHE, j’ai pu apprécier l’aïkido d’une façon totalement différente…puissance 10 !
Cette Ecole fonctionnant d’une façon traditionnelle, j’ai pu avoir l’opportunité de créer mon propre dojo, celui-ci fonctionnant de façon totalement autonome (comme au Japon) et n’étant pas fédéré.
L’EPA incite à l’autonomie et le fait d’enseigner et de transmettre ses connaissances est extrêmement enrichissant et constitue un gage de progrès constants.
Je sais la chance que j’ai eue de trouver l’aïkido que j’aime et je veux le faire partager.
C’est l’objet de cet article.

24.6.10

Notions de Misogi

On est souvent stupéfait en présence de si peu de « combativité » sur les tatamis.

Misogi c’est cette notion qui consiste à découper son corps et son esprit de façon à aller au-delà de l'effort quotidien habituel car

l’aïkido doit être aussi une école de témérité et d’endurance.


On est effaré de voir nombre d’élèves si vite abattus par la chaleur ou le froid, par la soif ou les efforts.

S’ils ne cultivent pas tout cela dans leur pratique, à quoi leur sert l’aïkido ?

Comment peuvent-ils renforcer leur esprit et leur physique s’ils s’abandonnent aussi vite et dès qu’ils doivent recourir à quel que peu de volonté ?

Il ne s'agit pas bien entendu d'aller au-delà de ses limites, mais encore est-il utile de les connaître pour pouvoir les repousser, raisonnablement.

L’aïkido a aussi pour vocation de renforcer le mental et le corps afin de mieux faire face aux difficultés de la vie et aux agressions de toute nature (y compris celles des microbes).


Un « esprit sain dans un corps sain », l’idée est banale et souvent galvaudée ; mais dans les faits rien ne s’obtient miraculeusement ou gratuitement.

Tout dans la vie a un prix.

Pour parvenir à cela il faut cultiver un état d’esprit, auquel l’aïkido peut participer.

Mais l’aïkido, lui aussi, renvoie nos propres images et ne peut concrétiser les efforts que si le pratiquant donne de lui même.

S’il ne donne rien, il ne recevra rien.

28.4.10

Aïkido et relationnel externe au dojo

Chacun vient pratiquer l’aïkido pour des motifs divers, que ce soit pour des raisons liées au côté martial de la discipline, sa philosophie ou l’aspect physique.  
Il y a aussi une proportion non négligeable de pratiquants qui s’inscrivent en pensant y trouver un milieu propice aux relations, donc à l’amitié.
Ceux-là ont en tête l’esprit « club » ou « associatif », qui évoque l’appartenance à un groupe donc des prolongements relationnels possible puisqu’il y a forcément des affinités communes.

Contrairement aux autres disciplines martiales et sports de combat il n’y a pas de compétition en aïkido. Il n’y a donc évidemment aucune relation liée à leur préparation.

Par ailleurs, qu’elles se déroulent en salle ou en plein air la plupart des activités associatives « sportives » génèrent une relation au-delà de la discipline elle-même.
Cela peut être au travers d’un parcours, d’un repas, d’une 3e mi-temps, ou lors de poses entrecoupant les entraînements.
Ce n’est pas le cas en aïkido puisque hors du dojo, seuls existent quelques brefs moments de vestiaires ou d’échanges « de trottoir » et cela ne permet aucunement des prolongements de moments communs en dehors du cadre du dojo.

Cela entraîne pour conséquence que rapidement, les aïkidokas se rendent compte que la discipline - tant au niveau de son étiquette que dans son cadre physique - ne remplit pas toutes ses attentes sur le plan de la relation humaine.
Il s’ensuit - et personne ne s’en étonnera - qu’un certain nombre de pratiquants s’inscrivent en parallèle à d’autres activités associatives et que leur investissement en aïkido fréquemment, s’étiole au fil du temps au profit d’autres cadres de vie associative.
Voilà ce que l’on peut considérer comme un « handicap » de notre discipline.

Biensûr c’est une analyse générale et il y a des moments d’exceptions.
Les stages hors cadre du dojo, surtout lorsqu’ils se déroulent sur plusieurs jours, sont susceptibles de créer des échanges « hors protocole » mais c’est loin d’être toujours le cas surtout s’ils se déroulent dans de grosses agglomérations où l’on a perdu depuis longtemps le goût des communications et donc les compétences pour relier les gens entre eux.

On prône la pratique d’un aïkido traditionnel et cela est louable puisque c’est aussi une condition de survie de notre discipline.   
Mais il est tout aussi vital d’avoir la capacité de changer de peau selon les circonstances.
On rejoint là cette notion d’aptitude qu’ont naturellement les japonais mais que les occidentaux doivent acquérir avec force, pour ne pas dire « de force ».
L’étiquette inscrite dans la discipline accentue la difficulté chez la plupart des aïkidokas et la capacité de s’adapter n’est liée ni au grade ni à l’ancienneté.  

En d’autres termes, les aïkidokas doivent s’efforcer de comprendre que la bulle que constitue le dojo est un montage mental et physique qui doit permettre autre chose, ailleurs.
La question est de savoir s’il est possible aussi de prolonger les acquits de l’aïkido avec les mêmes personnes.
L’aïki-do, la recherche de sa propre voie, ne peut se réaliser authentiquement qu’en harmonie avec les autres et pas seulement sur des tatamis !

Il faut aussi mettre à profit toute opportunité relationnelle hors cadre du dojo et de l’aïkido.
Cela peut être lors de pots ou de repas mais aussi lors de manifestations organisées par le dojo ou par l’association multisports (si tel est le cas) ou les communes.
Malheureusement dans certaines communes, la plupart des manifestations festives liées au sport sont orientées exclusivement vers les jeunes et incluent un esprit de compétition en faisant une totale abstraction des 25 / 80 ans malgré qu’ils constituent la majeure partie du tissus associatif.

Cela ne favorise pas le développement de relations transversales et renforce l’isolement des aïkidokas en tant que discipline traditionnelle à part et cela impacte aussi sur le plan individuel.

L’aïkido ne crée pas des liens mais il est sensé fournir des outils pour en créer.
Dommage que les aïkidokas, dans les grandes villes, n’en jouissent que rarement entre eux.

De surcroît qu’on le veuille ou non, l’esprit consommateur domine aussi dans les dojos d’aïkido et cela n’a jamais été fertile en relations ni créatif.

6.4.10

Vrais aïkidokas et authentiques consommateurs

Le pratiquant d’aïkido préfère t-il avoir une attitude de consommateur ou celle d’un aïkidoka acteur ?

Les consommateurs considèrent l’aïkido comme un sport et viennent chercher leur dose de deux heures par semaine (ou tous les 15 jours-3 semaines) comme ils le feraient avec la gym, la natation ou le ping pong.
Ils prennent tout ce qu’ils peuvent prendre puis s’en vont consommer d’autres produits.

Ils estiment que le paiement de leur cotisation les autorise à ne rien donner en contrepartie, alors qu’en fait la cotisation ne sert qu’à couvrir les frais de fonctionnement du dojo et aucunement le savoir qui leur est transmis par le maître (souvent bénévole), mais aussi par les véritables aïkidokas, ces derniers ayant compris leurs rôles d'acteurs.

On peut se demander ce que les consommateurs font dans un dojo d’aïkido, puisque toute autre activité physique (ou discipline martiale) pourrait les contenter.

De plus ils polluent ceux qui s’investissent dans une pratique sérieuse et ils sont susceptibles de communiquer leurs manques de motivation à l’ensemble des pratiquants.

On ne peut nier en effet que les consommateurs influencent négativement l’attitude de l’ensemble des membres du dojo notamment par leur manque d’assiduité, par leur paresse ou leur manque d’engagement.


Chacun dans un dojo doit connaître sa place et chacun doit jouer son rôle de sempaï et/ou de deshi.

Ceux qui consomment ne jouent aucun rôle et cela peut avoir pour conséquence de casser l’harmonie et l’homogénéité.

Ils ne prennent en charge aucune tâche, estimant – à tort – que tout leur est dû et qu’ils n’ont aucune obligation envers leur maître et le dojo.

Comptant toujours sur les autres, les tâches administratives ou liées aux cours ne les concernent en aucune manière et ils ne viennent aux cours que « pour mettre les pieds sous la table » et « repartir tout de suite après le dessert ».

Il est aisé de comprendre qu’aucun dojo ne pourrait fonctionner s’ils n’étaient constitués que de consommateurs.

Les consommateurs existent donc grâce mais aussi aux dépens, des véritables aïkidokas. 
Inutile de préciser que l’aïkido devant conduire à l’autonomie, les consommateurs ne parviendront jamais à cette étape, étant entièrement dépendants et d’éternels assistés, sans doute comme dans leur banal quotidien. 
La présence des consommateurs ne peut donc être que tolérée.
Pourquoi ? parce que « peu de clients = confidentialité de la discipline assurée, ce qui est arrivé à plusieurs disciplines martiales qui ont suivi ce chemin pour finalement disparaître. Si la qualité est la raison d'être de notre discipline, elle a besoin d'une quantité minimum de pratiquants, comme toute espèce qui pour se renouveler a besoin d'un certain nombre d'individus. » 
Les consommateurs ne doivent pas s’attendre à une reconnaissance quelconque de la part du maître ni du dojo et c’est une perte de temps pour tout le monde alors qu’il y a mieux à faire avec les véritables aïkidokas.

4.4.10

Maître ou professeur ?

Le maître (celui qui maîtrise une partie de la connaissance dans un certain domaine) est-il reconnu comme tel par ses élèves ?

Ou bien un prof d’aïkido n’est-il ressenti par ses élèves que comme un fonctionnaire transmettant son savoir, ce qui signifie qu’on ne lui reconnaît aucune qualité particulière qui serait liée à la discipline ?
Cela l’enferme dans un cercle très réducteur si l’on considère l’aïkido comme n’étant pas uniquement une suite de techniques.

Bien que le contact physique soit codifié lors de l’étude, la captation et l’union mentale sont bien en permanence sous-tendues puisqu’on recherche l’unicité.

Il est frustrant pour un professeur d’aïkido de n’être reconnu par la plupart de ses élèves que pour ses connaissances techniques ou sa seule qualité d’animateur, s’apparentant alors à tout encadrant sportif quelconque.

L’aïkido n’étant pas un sport mais un art martial traditionnel, il doit être transmis de maître à élève et non sous forme de cours magistraux s’adressant à une masse.

Une telle perception ne peut être acquise qu’après un certain parcours dans l’apprentissage de l’aïkido.

Quand un dojo subit un turn over important* sans jamais bénéficier d’un noyau dur de pratiquants confirmés il s’apparente, là aussi, à une classe d’écoliers chaque année renouvelée et les principes de l’aïkido ont du mal à ressortir durablement et sous tous leurs aspects.


Le profil d’un bon maître d’aïkido est aussi constitué par sa valeur humaine qui ne se limite évidemment pas au seul périmètre du dojo (nichi jo no taïdo, l’attitude et le comportement dans la vie quotidienne).

Comment les élèves peuvent-ils apprécier cette valeur humaine s’ils n’ont d’échanges que sur les tatamis ?

De nos jours, les uchi deshi n’existent plus dans la pratique puisque les assistants du professeur ne vivent plus au dojo ou sous le même toit que le maître.


Hormis ceux qui participent à des stages de longue durée pouvant déborder du cadre de l’aïkido, il n’y a guère de possibilité de réels échanges entre le « maître » et ses élèves.

Le rôle du professeur est donc rendu plus difficile et il y a un réel décalage entre ce que l’aïkido est sensé porter comme valeurs et ce qui est réellement transmis.

En fait il n'est pas douteux que les valeurs de l'aïkido sont davantage transmises hors du dojo et à toutes occasions que sur les tatamis, mais ça les aïkidokas ne le savent pas forcément.  
Cela n'est perçu qu'en devenant soi-même autonome et en enseignant l'aïkido.



*De nos jours et particulièrement dans les grandes agglomérations, les pratiquants sont soumis à une mobilité géographique de plus en plus marquée.

De plus l'offre en matière de loisirs étant devenue pléthorique, beaucoup picorent les activités tels des papillons goûtant à tout.

Mais comme on dit « propre à tout bon à rien »…et survoler X disciplines n’a jamais fait un expert d’aucune d’elle. 


 

15.3.10

L’aïkido n’est pas un sport

L’aïkido n’est pas un sport mais à force de le répéter il s’avère néanmoins que quelques précisions s'imposent.
Tout le monde peut pratiquer l’aïkido pourvu qu’il soit en bonne santé, ce qui est établi par le certificat médical de non contre-indication, du reste imposé par la législation.

Même une personne considérée comme « handicapée » peut donc pratiquer l’aïkido, tout dépendant évidemment de la nature du handicap.

La recherche de la "performance physique" n’est pas le but de l’aïkido.

Mais chaque aïkidoka est libre de doser sa pratique et de décider du rythme qu’il souhaite (tout en respectant ses limites).

Cela permet à chacun de trouver ce qu’il recherche sur le plan physique si tel est le cas, tout en veillant à ne pas nuire à la synergie du dojo.

Biensûr il convient aussi de tenir compte de sa morphologie et de son âge.

Compte-tenu que tous les niveaux travaillent ensemble (à Bezons), cela permet de nombreuses options.

Le fait qu’il n’y ait pas de compétitions en aïkido ne signifie pas qu’on ne peut progresser sur le plan physique : il y a possibilité de repousser ses performances, tout comme dans les autres activités et il peut être intéressant, pour soi, d’avoir une idée sur ses propres limites.

Pourquoi un alpiniste est-il poussé à grimper toujours plus haut ?

Pourquoi un cycliste ou un coureur mesure t-il ses temps ? etc.
C'est du même ordre.
L’important ne se situe pas dans la compétition "avec l’autre" mais bien dans le progrès réalisé sur soi, pour soi-même.

Notre dojo n’impose pas un aïkido "sportif" car nous considérons que c’est avant tout un art martial traditionnel.

Cette notion renforce l’ouverture de notre dojo à tous.



.

12.3.10

Terminologie - Sports d'opposition et Aïkido

Le concept même de l’aïkido ne peut admettre de se voir assimilé aux disciplines martiales et sports de combat, tous définis comme sports d’opposition.
L’aïkido est unique dans son approche puisqu’il n’y a pas de combat.

Sur le plan de la réflexion philosophique nous nous trouvons aux antipodes de la notion d’opposition, qui lasse aussi dans tous les actes quotidiens.
On nous martèle 24h sur 24 qu’il faut être le plus fort, le plus rapide, le plus musclé, le plus beau (belle), le plus riche, le plus malin, le meilleur, etc.
Ne peut-on « seulement » s’efforcer d’être meilleur ?
C’est ce que propose l’aïkido.
Notre pratique en aïkido est basée sur la réalisation de soi et l’unité et non sur la dualité.
Ce travail vise à s’améliorer soi même et non à corriger les autres.
On tient donc bien à notre différence qui est loin d’être une coquetterie mais la base de notre discipline qui se voudrait universelle et humaniste.

Un grand maître d’aïkido a écrit :
«L’aïki (et non l’aïkido) est l’origine de tous les arts martiaux. C’est ce qu’a voulu exprimer le fondateur de l’aïkido lorsqu’il nomma son art takemusuaïki.
Précisons bien que l’aspect primordial de l’aïki ne signifie pas que l’aïkido soit le meilleur des arts martiaux mais qu’il est seulement une voie vers l’aïki ».
« …l’aïki n’est pas propre au budo mais concerne toutes les activités humaines. Que l’on applique le principe de l’aïkido aux événements et on les comprendra mieux….Ce principe s’applique à la vie quotidienne, aux relations sociales, à la science moderne. »
« Comparez  et voyez ….mais attention il ne s’agit pas de copier les autres arts ou d’en faire un mélange !… »

25.2.10

Stage Bagnère de Bigorre


Les photos du stage sont là !

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22.1.10

Prédations...


La réussite ou l’indifférence attirent souvent l’antipathie de minables jaloux ou de personnages mal dans leur tête et mal dans leur peau, voir ambitieux à moindre coût.
Certains (es) cumulent tous ces jolis profils.

On constate qu'il n’y a pas de limites à la perversité lorsqu’on découvre les stratégies employées par certains, avec la volonté quasi non dissimulée de nuire.

Après les menaces effectuées par l’intermédiaire de messageries électroniques et courriers, les divers détournements malveillants, les menaces et les tentatives de pressions par l’intermédiaire d’élus, il apparaît aujourd’hui que certains fonctionnaires "responsables" pourraient subir eux aussi l’influence de ces mêmes stratèges aux fins de nuire à notre "activité sportive".

Nous avons toujours été droit dans nos botes et c’est sans doute ce qui dérange le plus ceux qui ne savent pas fonctionner autrement que par les réseaux d’influences, les chantages et les délations plutôt qu’en démontrant leurs réelles compétences ou capacités créatrices.

On sait tous que certains personnages troubles à l’aise dans les milieux glauques font des pieds et des mains pour se lier "aux politiques" afin d’en tirer profits et pouvoirs personnels. L’aïkido est à l’opposé de toutes ces magouilles et seul compte pour nous l’honnête chemin que nous nous sommes fixé, visible au travers nos actions et notre discipline.

On constate une fois de plus qu’il existe 3 catégories de citoyens : ceux qui construisent dans l’intérêt de la société (dont font aussi partie les bénévoles), ceux qui consomment, et la troisième qui ne crée rien, ne produit rien, ne propose rien, constituée de prédateurs qui profitent de tous les systèmes et de toutes les opportunités mais qui en même temps critiquent et s’ingénient à démolir afin de justifier à leurs yeux leur minable et stérile existence.

Ce n’est pas en tentant de diminuer les autres que l’on se trouve grandi…

Bien faire, suivre son chemin et laisser dire…mais jusqu’à quel point devrions-nous subir des attaques débiles et répétées en nous taisant sans répliquer ? Cinq années d’attaques sournoises , sporadiques mais constantes, ça fait déjà beaucoup...
Ce n’est pas parce que nous ne sommes jamais entrés dans les « jeux » conflictuels que nous avons été aveugles.
Nous n’avons pas davantage été dépourvus de possibilités de ripostes mais notre philosophie - d’aïkidokas aussi - et notre approche de la relation humaine, ne se situent pas sur le terrain des conflits et encore moins au niveau des égouts.

Le vide n’était-il pas la meilleure réponse ou non-réponse

Le courage ne faisant pas partie des vertus de nos prédateurs, leurs manipulations se font - évidemment - le plus souvent dans l’ombre, lors de rencontres non fortuites et en mettant à profit réunions, cocktails, réseaux dits « sociaux » qui peuvent facilement être pris par les gogos et les naïfs, pour des réseaux d’amis …
Leurs carnets d’adresses et de numéros de téléphones - constitués essentiellement de gens détenteurs d’un pouvoir - sont de véritables bottins et constituent leur principal outil pour tirer les ficelles.

Les tentatives de nuisances sont allées dans toutes les directions, l’imagination perverse et l’acharnement ne connaissant apparemment aucune limite

Nous faisons savoir ici notre indignation car on se croirait revenus au temps des cabales : l’une des dernières trouvailles de ceux qui veulent notre extinction est de tenter de nous asphyxier - notamment en multipliant les obstacles à la promotion de notre club - que nous faisons habituellement tant dans les boites aux lettres que sur divers terrains et supports.

Encore une fois, c’est mal nous connaître car loin de nous laisser museler dans le silence, nous utiliserons chaque fois que possible tous les moyens - y compris les outils internet - pour faire connaître notre activité et notre dojo et dévoiler les coulisses de ceux qui voudraient nous faire mettre un genoux à terre.

Sept fois à terre huit fois debout (proverbe japonais…)

L'aïkido est présent sur la commune depuis plus d'une trentaine d'années, dont les 14 dernières avec le même professeur dans l'équipe d'animation, ce qui est un gage d'engagement et de fidélité.
Parallèlement notre petite ville a vu ces 10 dernières années se multiplier les activités de sport de combat et arts martiaux.

L’aïkido n’étant pas un sport de compétitions, il n’a aucun sponsor et de ce fait ne figure dans aucun média courant : TV, radio, journaux.
C’est pourquoi il est nécessaire pour les clubs d’aïkido comme le notre, d’utiliser affiches, tracts et publications locales, ce que toute personne évoluant dans l’univers de notre discipline n’ignore pas.

Il faut savoir aussi que les hasards dévoilent souvent ce qui se veut être le mieux caché et sans même avoir effectué aucune démarche dans ce sens.

Nous informons ici que le dossier à charge de nos intriguants est épais, bien documenté et qu’une procédure juridique n’est pas à exclure.

Nous souhaitons qu’à l’avenir leurs « réseaux bienveillants » servent au moins à les tempérer.
Ultime conseil et que le message passe bien : qu’on nous laisse tranquilles et qu’on nous laisse pratiquer notre discipline dans la sérénité que visiblement, « on » nous envie.

Boomerang : "il se dit d'un acte qui se retourne contre son auteur : il en va de telles paroles comme des gestes irréparables".


14.1.10

Aïkido, autonomie et liberté...



Chacun vient à l’aïkido pour des motifs différents. Il n’est pas rare qu’un aïkidoka ait auparavant approché et même pratiqué d’autres arts martiaux.
On constate que l’inverse est beaucoup plus rare.
Pourrait-on en déduire par là que l’aïkido est l’aboutissement d’une recherche d’une discipline martiale idéale.
Un art où la condition physique importe peu et où les performances ne se situent pas sur un plan sportif et limité.
L’accomplissement correct des techniques n’est que l’un des aspects de la pratique et sert de support à l’étude et la recherche d’un accomplissement personnel.
C’est pour cela aussi qu’un dojo d’aïkido digne de ce nom ne saurait être sectaire et que seul est important sa cohésion et l’harmonie qui doit s’en dégager.
Il apparaît évident qu’un membre qui serait incapable de contrôler son ego en l’imposant aux autres aïkidokas, n’y aurait pas sa place.
Notre démarche est donc à l’opposé et autorise la libre expression de toutes les personnalités, si diverses soient-elles, dès lors qu’elles respectent l’étiquette de la discipline, le prof et le dojo ainsi que l’ensemble de ses membres le composant.
Ce choix est en adéquation avec la recherche de l’autonomie prônée par notre Ecole à l’instar du fonctionnement des dojos japonais.
Rappelons ici ces délicieuses lignes de Me Tamura :
"L'aïkido c'est la liberté. Mais c'est aussi une discipline et notre liberté c'est justement de s'être choisi une discipline.
Respecter sa discipline, c'est aussi se respecter soi-même car c'est nous qui l'avons choisie."

Liberté…
« La liberté est la faculté d'agir selon sa volonté en fonction des moyens dont on dispose sans être entravé par le pouvoir d'autrui. Elle est la capacité de se déterminer soi-même à des choix contingents »

11.1.10

Un maître d’un dojo d’aïkido et l’amitié


Une question qui peut paraître surprenante mais qui néanmoins semble se poser à certains (es) : un professeur d’aïkido (le « maître » d’un dojo) peut-il être aussi « ami » avec ses élèves ?

Cette notion ne peut exister sur des tatamis, ceux-ci « figurant un champ de bataille » ! Ceci étant un professeur d’aïkido n’est pas un prof de math ou de littérature, enseignant dans un établissement scolaire.

Tout dépend aussi de ce qui peut être compris dans le terme « ami » et du lieu : dans le dojo lui-même, dans le gymnase l’abritant, ou partout ailleurs « en privé ».

Convenons d’une définition : partager certains goûts communs (des affinités) et de ce fait des moments de vie dans un cadre commun, ces 2 conditions générant des échanges.
Ensuite dépend aussi le contexte de la relation : en liaison avec l’aïkido ou pas.

Il n’est pas donné à tout le monde de faire toutes ces subtiles distinctions, qu’un oriental saura plus facilement identifier car il semble qu’il faille rappeler un principe général de fonctionnement qui nous est sans doute moins naturel qu’aux Japonais : la variation des hiérarchies en fonction de la circonstance.
C’est ainsi qu’il y a quelques années, il paraissait impensable à l’une de mes élèves que l’on puisse participer ensemble et convivialement, à un stage d’aïkido dispensé en province.
Etait-ce parce que cette aikidoka tenait à placer son prof sur un piédestal, se faisant de lui une représentation de l’être humain parfait devant lui servir d’exemple ou parce qu’elle n’acceptait pas de peut-être s’apercevoir qu’il pouvait avoir lui aussi des défauts ou des faiblesses, comme tous les êtres humains ?
Chacun sachant que « le parfait n’est pas humain » je me réjouis alors de n’être pas perçu comme tel un infaillible gourou…
Fort heureusement cette attitude extrême se rencontre peu, mais il n’est pas certain que d’autres ne se posent pas une question similaire en ne sachant pas toujours gérer la relation : il suffit de constater que nombre d’élèves adultes, ont parfois peine à tutoyer leur prof !
Respecter l’étiquette et son professeur n’est pourtant pas incompatible avec une relation amicale hors cadre de l’aïkido, la hiérarchie n’ayant plus lieu de subsister.

L’aïkido se pratique dans un dojo, lieu où l’on étudie et recherche la voie.
C’est de cette particularité liée à notre discipline martiale que naît l’ambiguïté dans l’esprit de certains pratiquants.
De surcroît le dojo et l’aïkido sont régis par un grand nombre de règles très précises.
La difficulté pour tous est d’adapter toutes ces règles à la vie quotidienne et les inclure dans nos relations, ce qui doit être aussi un aspect positif de notre étude de l’aïkido (Nichi jo no taï do).

Certains prétendent que la pratique de l’aïkido peut amplifier les défauts en renforçant l’ego :
il faut simplement rappeler que la première aptitude requise pour étudier l’aïkido est l’humilité et la capacité de se remettre en question.
Quelqu’un ne possédant pas ces qualités, quel qu’il soit, n’a rien à faire dans un dojo d’aïkido.

L’enseignant, le professeur, le maître d’un dojo n’est pas un dieu.
Toute sa vie il continue d’apprendre et de progresser, lui aussi.
Cela concerne la discipline, donc aussi l’homme dans sa globalité.
C’est ce qui distingue notre art de toutes les autres disciplines et c’est ce que « le maître » a aussi en commun avec ses élèves.
Il a juste une longueur d’avance dans la discipline, son parcours accompli étant antérieur ou différent.

A quoi servirait d’avoir acquis l’autonomie en créant son propre dojo si c’était pour devenir solitaire ou être isolé ? Il eut plutôt choisi d’être moine en se retirant dans une grotte.