11.5.08

A propos de l'Aikido français (et de la Méthode dite nationale)

Pratiquer des mouvements d'aïkido comme un robot n'a jamais produit des aikidokas.
Il y a des choses à savoir pour orienter sa pratique.
Les pratiques locales de l'aïkido : aïkido français, aïkido belge, aïkido allemand...du fait de l'introduction de leurs particularismes locaux (comme leurs noms l'indiquent) ne sont pas de l'aïkido puisque l'aïkido n'est ni français, ni belge, ni hollandais...
Cet aïkido ne dépassera évidemment pas les frontières, heureusement.
Ce n'est pas typique à la France puisque dans les autre pays il en est de même.
L'aïkido est le produit de la culture orientale et les repères orientaux n'ont rien à voir avec les repères franco-français, ou occidentaux.
Comme dans d'autres domaines, l'acupuncture par exemple, chaque fois qu'on introduit des repères de notre culture occidentale dans un art oriental celui-ci devient insipide, inefficace, inintéressant, une monstrueuse caricature.
Si un art oriental nous intéresse c'est que justement il est différent de nos repère culturels habituels et c'est ce qui nous motive à l'étudier.
Pourtant avant même que nous maîtrisions cet art nous le déformons en y introduisant nos propres repères culturels qui n'ont rien à faire dans un art oriental.
Toujours pour de bonnes raisons les ignorants veulent toujours améliorer ce qu'ils ne connaissent pas...

Un vigneron français producteur d'un Château Machin par exemple, accepterait-il qu'un producteur étranger pour l'améliorer, le mélange à une piquette dans le but d'améliorer celui-ci ?
C'est pourtant ce qui se passe particulièrement en France, seul pays au monde à avoir des grades d'État ou des diplômes d'État, fonctionnement qui n'est pas sans rappeler certaines périodes noires de l'histoire.

L’aikido est loin de toute idée de norme, de méthode normalisée. C’est la diversité des enseignements proposés qui fait la richesse de l’aikido, et c’est pourquoi il y a autant de dojo que de professeurs et d’enseignements différents.
Il en est de même au Japon aujourd'hui pour tous les arts martiaux . C'est à l'élève de choisir, et s'il se trompe, tant pis pour lui, c'est la première leçon martiale.

Le droit à l'erreur n'existe pas : si l'erreur vous convient, dans un combat c'est vous le premier mort et vous ne méritez pas autre chose. Nous sommes ici à l'opposé des voies sportives occidentales, qui considèrent l'utilisateur incapable de comprendre ce dont il a besoin. Qui prend la décision d'agréer un club ? Un obscur administratif d'un ministère ? Une fédération qui est à la fois juge et partie ? Il n'est pas étonnant de constater qu'un demi-siècle plus tard, les guerres fassent rage et que cette autocratie ne satisfasse personne.

Il faut que chaque dojo enseigne son art, que chacun évolue dans le respect et chemine dans la voie qu'il s'est choisie, et c'est là le but de tous les " do ", l'autonomie, la liberté de conduire sa recherche.

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