26.10.08

L'Aïkido est-il un art de défense ?



Cette affirmation entendue parfois lors de retransmissions télévisées fait sursauter plus d'un véritable pratiquant.
Les individus tenant un tel raisonnement n'ont qu'une idée superficielle de l'Aïkido.

Contrairement à cette idée fort répandue, l'Aïkido n'est pas un art de défense mais d'attaque.

En effet, comme dans toutes les autres disciplines martiales japonaises, on part en Aïkido sur la convention que le premier attaquant est vaincu ; toutes les disciplines martiales considèrent que celui qui attaque le premier est le plus faible et que l'attaque est toujours plus lente.

L'apprentissage se fait donc selon le schéma suivant :
Attaquer, parer, contrer, ce qu'on appelle en Japonais Gonosen. C'est-à-dire apprendre à arriver avant l'adversaire bien qu'étant parti après lui. Effectivement, de telles disciplines sont des arts de self-défense.
L'adversaire nous met dans une situation difficile et nous cherchons la solution pour en sortir.
En Aïkido les premiers pas de l'apprentissage se font de cette manière, ce qu'on appelle Go No Geiko (approche Go taï).
Prévoir comment l'adversaire va attaquer constitue ce qu'on appelle le Sen no sen, et en aïki correspond au Ju no geiko (approche Ju Taï) mais, dans ces deux modes de travail, l'initiative de l'attaque même devinée reste à l'adversaire.

Signalons que le Sen no sen constitue le sommum de certaines disciplines, les autres s'arrêtant au Go no sen .
L'Aïkido à très haut niveau va encore plus loin, l'adversaire n'a aucune initiative, avant qu'il ait pensé à attaquer, il est déjà contrôlé, avant d'avoir été potentiellement dangereux, il est maîtrisé : ce qui fait dire à Me Tamura : "L'Aïkido est un art d'attaque". C'est le "Ryu no geiko (Liki Taï - ki Taï).


Les deux premiers styles de travail constituent le monde de la dualité et du manifesté ce qui fait que l'art est confiné dans la technique, la pluralité technique, les écoles, les trucs, etc...
Le fil directeur n'existe pas et l'imagination peut donner libre cours à ses fantasmes. Pourtant Mr Nakazono a répété pendant des années :
"L'Aïkido se situe avant la forme, le reste n'est que technique" et Ô Sensei :
"A partir du moment où un adversaire décide de m'attaquer, il est déjà battu".


La voie par nature est indéfinissable, mais tout le monde en parle.
Lao tseu a dit : "ceux qui parlent ne savent pas, ceux qui savent ne parlent pas", pourtant il a écrit le Tao té king.

Embrasser, voilà la solution.
Ce qui fait que l'Aïkidoka doit contrôler la situation quelle qu'elle soit.
Et pour pouvoir le faire, il ne faut pas laisser l'initiative à l'adversaire.
L'Aïkidoka ne combat pas car il n'y a pas opposition de deux entités, mais unité ; il est maître de la situation.
Tout enseignement traditionnel est basé sur la relation maître à disciple et, à ce point individualisée à un certain niveau que la vulgarisation est impensable et impossible.

0 Sensei avait coutume de dire que l'aïkido pouvait soit s'apprendre en 3 jours, soit pendant toute une vie. Trois jours si l'étude se limitait à la technique, toute la vie s'il s'agissait de l'apprentissage réel de la discipline et encore à condition de bénéficier de l'enseignement d'un expert de très haut niveau.

Me Tamura dit souvent : "dans votre technique, un écart de 1 mm et ce n'est plus de l'Aïkido, c'est tout ce que vous voulez, sauf de l'Aïkido".
"La voie est comparable au fil d'un sabre, un écart de côté et vous n'êtes plus dans la voie".
Toutes ces phrases démontrent que le véritable enseignement ne peut être donné qu'à un très haut niveau et de maître à disciple.
Ce texte est inspiré du "Traité Didactique d'Aïkido Traditionnel de Alain Peyrache - Shihan
http://aikido.k.free.fr
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