Certains souhaitant apprendre un sport de combat se dirigent par erreur vers l'aïkido.
En plus de vouloir dominer en rétamant un éventuel agresseur (à partir de quel degré d'agressivité ?) tels des gladiateurs ils ont en tête de devenir LE plus fort, LE plus rapide, LE plus rusé ou LE plus vicelard et s'imaginent pouvoir dissimuler leur ego.
Il n'est pas rare que leur démarche soit née d'un complexe physique ou
d'une autre frustration.
Souvent abreuvés de films d'actions ou de jeux vidéos où le gentil - mais
faible - triomphe du puissant méchant, leur imaginaire les a conduit à penser
qu'eux aussi possèderaient un jour ce sésame qui fera d'eux définitivement un absolu
Vainqueur.
Ne sachant pas vraiment ce qu'ils veulent et encore moins comment y
parvenir, ils sont en doute permanent sur les tatamis, ils éprouvent le besoin
répété de remettre en cause l'enseignement de tout principe ou technique et
voudraient secrètement adapter la discipline à leurs propres désirs (fantasme de
David et Goliath).
Au manque de sincérité (acte volontaire) s'ajoute pour eux la
difficulté réelle de s'adapter à un mode de pensée que l'on ne trouve que
rarement dans notre société occidentale : la non opposition plutôt que la
confrontation, l'unité et non la dualité.Cela se traduit par des blocages divers, aussi bien physiques que comportementaux et facilement identifiables : attaques retenues ou au contraire saisies fermes tendant aux verrouillages, attitudes corporelles significatives (épaules rentrées, bras tendus, déport du buste vers l'avant, parades enfantines), tricheries permanentes visant à piéger les partenaires, etc. ; autant d'attitudes incompatibles avec une démarche martiale et reflets d'un esprit trouble.
Ces élèves sont-ils inaptes à recevoir un enseignement et en particulier
celui de l'art de l'aïkido ou bien leur faut-il plus de temps que la moyenne
raisonnable, pour comprendre ce qu'est la discipline ?
Peut émerger dans un dojo un effet pervers car de tels pratiquants peuvent
finir par détériorer le contenu des cours en propageant leurs doutes personnels
à d'autres débutants en phase de tâtonnements.
La solution facile serait d'envoyer au tapis (au propre comme au figuré),
mais elle serait destructrice et à l'opposé du but de l'aïkido et de ses
concepts.
Une 2e solution consistant à renvoyer du dojo peut également poser souci
car les autres pratiquants débutants pourraient ne pas en appréhender le motif
et juger sectaire la décision. En outre, le but d'un professeur est de faire progresser TOUS ses élèves en leur donnant les outils appropriés et en essayant de n'exclure personne. Procurer la confiance en soi est l'un de ces outils.
Par contre donner confiance en soi à quelqu'un qui agit à l'encontre des principes de l'aïkido serait un non sens et une erreur grossière.
Accepter la présence d'éléments qui en vérité ne sont pas faits pour
l'aïkido présente donc un risque pour un dojo.
De telles circonstances mettent à l'épreuve l'autorité du professeur, que
ce type d'élève n'hésitera pas à taxer d'autoritarisme s'il juge être recadré
contre son goût.
Au moindre des maux il conviendra donc de se séparer de ces pseudo
aïkidokas et si possible "en douceur".
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