20.2.11

Rigueur ou laxisme ?

Même si l’on veut conserver le plus possible les règles d’étiquette, il est de nos jours quasi impossible de les imposer toutes avec rigueur sans courir le risque de voir les pratiquants se tourner vers des dojos plus laxistes, critère qui ne devrait pas entrer en ligne de compte dans le choix du maître.
Certaines déviances peuvent entraîner de graves perturbations au fonctionnement d’un dojo.
Il s’agira donc de déterminer quelles dérogations pourront être ponctuellement tolérées et celles qu’il conviendra de ne pas accepter sans risquer le chaos.

Respect des horaires. Arriver en retard doit être exceptionnel. En tout état de cause le pratiquant devra s’en excuser auprès du professeur dès que possible. Il existe des dojos où la porte est close dès que le cours commence…
De même si le pratiquant doit écourter sa participation au cours, il faudra qu’il en ait prévenu avant le début du cours.
Il est toujours possible d’accorder une dérogation d’horaire à un pratiquant s’il en justifie la raison mais il faudra veiller à ce que l’exception ne fasse pas tache d’huile.
Il est à notre sens préférable d’arriver en retard que ne pas venir du tout. Il faut néanmoins veiller à une homogénéité des règles et que les dérogations ne soient pas perturbantes pour l’ensemble des pratiquants.

Parler pendant les cours. C’est toujours au détriment de la pratique : mieux vaut expérimenter que discuter. D’autre part :
- l’aïkido se situe au niveau du ressenti et non du verbal
- ça peut déranger les autres pratiquants
- la gestion de la respiration est fortement perturbée et influence négativement la pratique
Néanmoins un dojo c’est pas non plus l’armée. Si un pratiquant ne peut éviter de s’exprimer verbalement il devra le faire qu’à titre exceptionnel et à voix basse afin de ne pas perturber son entourage et générer un effet boule de neige qui générera immanquablement un brouhaha inacceptable.

Imposer l’assiduité aux cours. On revient aux notions d’adhérent consommateur ou vrai pratiquant d’aïkido qui souhaite progresser. De nos jours on ne peut plus imposer l’assiduité, à moins qu’on ne craigne pas d’avoir un effectif très restreint.
Profiles à éviter : certains « consommateurs » confondent un dojo avec un gymnase club* où l’on vient quand on veut, le jour qu’on veut, avec la périodicité qu’on veut. Généralement c’est le profile type de celui qui ne sait pas ce qu’il veut et qui va même s’inscrire dans divers activités sans jamais en approfondir aucune. De toute évidence ces gens là ne progresseront jamais en aucun domaine.
Ce genre de pratiquant n’offre aucun intérêt et si possible il faudra éviter qu’il s’inscrive dans votre dojo. Vous avez sans doute mieux à faire que de consacrer du temps à ces pratiquants volatiles prêts à vous quitter à tout moment.
* Il faut souligner également que ce type de clubs aux multi activités et aux horaires libres pratiquent généralement des tarifs très élevés sans commune mesure avec les tarifs observés dans les dojos « normaux ».

Cours dans le cours. Guider et se comporter en sempaï ne signifie pas faire un cours dans le cours, même si le pratiquant est ancien dans le dojo ou fait partie des uchi deshi.
C’est signe que le pratiquant ne connaît pas sa place et ce n’est pas acceptable.
Il ne faut pas hésiter à le recadrer immédiatement et à le sanctionner ou l’exclure de votre dojo si son attitude devient récurrente. Le but est que le pratiquant devienne totalement autonome mais pas dans votre dojo...

Manifestation de l’ego. Un dojo d’aïkido ne doit pas accepter la présence de pratiquants incapables de contrôler leur ego. Par contre avoir une forte personnalité peut être une qualité appréciable, à condition que celle-ci ne déborde pas sur celle des autres pratiquants ou sur le groupe. Il faut veiller à conserver une homogénéité.

Brutalité. Il arrive que des pratiquants viennent à l’aïkido justement parce qu’ils ne savent pas gérer leur propre agressivité. Le travail doit alors consister à mettre l’accent sur la fluidité en démontrant que la force musculaire est inutile. Il faut tout particulièrement veiller à ce que les pratiquantes féminines ne fassent pas les frais des débuts de leur apprentissage car c’est ce qu’on peut souvent observer. Bien entendu toute brutalité est interdite dans un dojo d’aïkido.

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