Le pratiquant d’aïkido préfère t-il avoir une attitude de consommateur ou celle d’un aïkidoka acteur ?
Les consommateurs considèrent l’aïkido comme un sport et viennent chercher leur dose de deux heures par semaine (ou tous les 15 jours-3 semaines) comme ils le feraient avec la gym, la natation ou le ping pong.
Ils prennent tout ce qu’ils peuvent prendre puis s’en vont consommer d’autres produits.
Ils estiment que le paiement de leur cotisation les autorise à ne rien donner en contrepartie, alors qu’en fait la cotisation ne sert qu’à couvrir les frais de fonctionnement du dojo et aucunement le savoir qui leur est transmis par le maître (souvent bénévole), mais aussi par les véritables aïkidokas, ces derniers ayant compris leurs rôles d'acteurs.
On peut se demander ce que les consommateurs font dans un dojo d’aïkido, puisque toute autre activité physique (ou discipline martiale) pourrait les contenter.
De plus ils polluent ceux qui s’investissent dans une pratique sérieuse et ils sont susceptibles de communiquer leurs manques de motivation à l’ensemble des pratiquants.
On ne peut nier en effet que les consommateurs influencent négativement l’attitude de l’ensemble des membres du dojo notamment par leur manque d’assiduité, par leur paresse ou leur manque d’engagement.
Chacun dans un dojo doit connaître sa place et chacun doit jouer son rôle de sempaï et/ou de deshi.
Ceux qui consomment ne jouent aucun rôle et cela peut avoir pour conséquence de casser l’harmonie et l’homogénéité.
Ils ne prennent en charge aucune tâche, estimant – à tort – que tout leur est dû et qu’ils n’ont aucune obligation envers leur maître et le dojo.
Comptant toujours sur les autres, les tâches administratives ou liées aux cours ne les concernent en aucune manière et ils ne viennent aux cours que « pour mettre les pieds sous la table » et « repartir tout de suite après le dessert ».
Il est aisé de comprendre qu’aucun dojo ne pourrait fonctionner s’ils n’étaient constitués que de consommateurs.
Les consommateurs existent donc grâce mais aussi aux dépens, des véritables aïkidokas.
Inutile de préciser que l’aïkido devant conduire à l’autonomie, les consommateurs ne parviendront jamais à cette étape, étant entièrement dépendants et d’éternels assistés, sans doute comme dans leur banal quotidien.
La présence des consommateurs ne peut donc être que tolérée.
Pourquoi ? parce que « peu de clients = confidentialité de la discipline assurée, ce qui est arrivé à plusieurs disciplines martiales qui ont suivi ce chemin pour finalement disparaître. Si la qualité est la raison d'être de notre discipline, elle a besoin d'une quantité minimum de pratiquants, comme toute espèce qui pour se renouveler a besoin d'un certain nombre d'individus. »
Les consommateurs ne doivent pas s’attendre à une reconnaissance quelconque de la part du maître ni du dojo et c’est une perte de temps pour tout le monde alors qu’il y a mieux à faire avec les véritables aïkidokas.
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