12.6.09

Ecusson sur keikogi

Un dojo n’est pas une secte qui aurait des signes de reconnaissance plus ou moins cabalistiques.
Dans un dojo, avons-nous besoin d’un signe de reconnaissance physique prouvant qu’on appartient bien tous au même dojo, tels que écusson, badge, bannière ! ?

Aucun aïkidoka sérieux n’arbore ce genre de décoration sur son keikogi ni sur son hakama.
Du reste aucune marque de fabricant ne devrait davantage figurer de manière ostentatoire.
De même aucun signe distinctif entre le débutant et l’ancien pratiquant (il n’y a pas de couleur de ceinture) et la ceinture, soit-elle même noire est, elle aussi, dissimulée sous le hakama.

Un aïkidoka n’a rien à prouver à quiconque, si ce n’est qu’à lui-même.
S’il participe à un stage, où est l’intérêt que les autres sachent qu’il appartient à tel ou tel dojo ?
La seule chose qui pourrait être enrichissante serait de savoir de qui il est élève et ça, ça ne figurera jamais sur un écusson, à moins « d’appartenir à un gourou ».

Notre dojo n’a pas besoin de sponsors financiers, il n’est pas non plus dans les médias qui génèrent des flots de fric, très éloignés de l’éthique de notre discipline.
Donc aucun intérêt non plus de revendiquer et d’afficher visuellement notre appartenance à tel dojo ou telle Ecole ou Fédé, encore moins de porter le nom d’une marque dans le dos.

Encore une fois, rappelons que l’un des buts essentiels de l’aïkido est d’acquérir l’autonomie.
C’est à l’opposé des dépendances auxquelles on nous contraint de plus en plus dans tous les domaines.

Un exemple flagrant et très actuel : le RSA, qui à notre sens ne devrait pas exister si les échelles de salaires n’étaient pas aussi démesurées et si les biens étaient mieux répartis.
Idem pour les subventions diverses, les attributions de logements HLM, etc. qui de plus en plus rendent les citoyens demandeurs (même si c’est au travers d’entités) et donc quelque part plus ou moins soumis aux systèmes et à de multiples détenteurs de pouvoirs.

Des systèmes « de redistribution de richesses » pourraient être évidemment louables s’ils ne privaient aussi les bénéficiaires d’une part de leur autonomie et donc de leurs libertés.

On retrouve ici encore les notions Yin et Yang de l’être humain : d’une part son esprit individualiste voir égoïste et de l’autre son instinct grégaire en voulant se voir reconnaître une appartenance à un groupe.
Même les nouvelles plaques d’immatriculation en sont le reflet !
Si tout cela contribuait à des émulations positives, ce serait bien.
L’ennui c’est que cela met en exergue les différences et pousse à faire ou à avoir toujours plus ou mieux, que l’autre…
Cet Autre peut être le voisin, un autre club, une région, une couleur de peau, une religion, un pays…
L’un des exemples les plus extrêmes est le phénomène des gangs qui cultive à outrance les notions d’appartenance et d’exclusion, jusqu’à définir des territoires.

Un dojo doit demeurer ouvert à tous (tout en sachant que l’aïkido ne peut convenir à tout le monde).
Les écussons et les badges ne conviennent donc pas à l’aïkido.

Par contre dans la vie de tous les jours et hors du cadre du dojo tout est permis, pourvu que cela ne porte pas atteinte à l’image du dojo. Cela peut contribuer à faire connaître l’existence du dojo.

Si ce n’est pas pour satisfaire l’ego, on peut donc très bien se balader avec des « insignes » ayant trait avec l’aïkido ou le dojo mais attention aux possible conséquences perverses…

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