12.10.15

Aïkido ou singeries ?

En suivant un concept traditionnel, certaines structures sont organisées autour d'un seul et unique "maître", parfois qualifié de "shihan" par ses élèves. Même si ce terme est rarement revendiqué par ces maîtres, il n'est pas non plus démenti.
Certains au fil du temps, prennent goût aux déférences et aux éloges et des dérapages peuvent émerger, notamment lorsque des sbires extérieurs au dojo (appelés parfois soto deshi) se comportent comme des porte flingues.
Des gus qui évoluent dans le plus ou moins proche cercle de celui qu'ils considèrent comme "leur gourou", parfois avides de reconnaissance, se lâchent dès qu'ils le peuvent afin de satisfaire leur ego.
En prétextant l'ignorance des pratiquants ils utilisent le mot "tradition", en font un fourre-tout et s'autorisent tous les débordements.
Ils sont souvent plus califes que le calife lui-même et ça doit bien faire marrer "le maître", qui les utilise justement pour cette aptitude à se soumettre et à soumettre.
La liberté c'est de pouvoir exercer des choix et choisir de ne pas en avoir est aussi une liberté certes, mais cela n'est pas une option cohérente pour l'exercice de l'aïkido, surtout si l'on veut en faire "un do" (un outil pour trouver son propre chemin).
Le conditionnement fait partie du jeu (= des règles) dans certaines organisations. Sans s'en rendre compte, les pratiquants au fil du temps finissent par adhérer au système et oublient ce qu'ils ont appris depuis leur naissance sur le fonctionnement "démocratique", avec tous les dangers que "cet oubli" sous-tend.
 
S'il y a des soumis, c'est qu'il y a aussi "des maîtres"

Maître d'aïkido (comme maître en peinture ou toute autre art ou discipline) ne signifie pas "gourou". Et pourtant beaucoup de pratiquants se comportent comme des disciples, répétant comme des singes les bonnes paroles de leur manitou sans avoir pour autant sa culture et ses connaissances.
Sans endosser la peau "d'un psychocrate", il est facile d'identifier les profiles qui se prêteront docilement au système.
Par extension se pose la question de savoir ce qui amène à pratiquer un art martial et particulièrement l'aïkido, discipline ayant pour base une philosophie particulière mais que peu de pratiquants incorporent dans leur étude.
Pour certains, ne pourrait-on parler tout simplement d'un genre de "syndrome de David et Goliath" quand ils viennent vers l'aïkido ? La démarche n'en demeure pas moins noble que pour celui qui considère l'aïkido comme un système philosophique et un art de vivre complets, hormis qu'il manque aux premiers l'élément tao, normalement omniprésent. 
Pour d'autres, il existe en sous jacence un besoin de vaincre, voir de dominer.
C'est ainsi qu'ils transforment leur pratique en sport et leurs relations à l'autre s'en ressentent immédiatement, biensur sur les tatamis mais aussi hors du périmètre du dojo.
Nombreux sont ceux à qui l'aïkido ne sert à rien, si ce n'est donner libre cours à leurs fantasmes tout en emmerdant les pratiquants authentiques qu'ils finissent par faire fuir loin d'eux, donc "de l'organisation".