Quand j'ai débuté l'aïkido
j'en ai découvert sa philosophie au travers les textes, les échanges verbaux et
les vidéos.
Bien que les premières
motivations sont souvent éloignées de ce que l'on découvre au fil de la
pratique, pour certains la part de cette philosophie devient partie intégrante
de l'image de l'aïkido qu'ils voudraient idéale.
La recherche de soi (do)
passe par des notions abstraites et l'idéaliste cherche des qualités qu'il
voudrait universelles.
L'éternelle angoisse existentielle
fait que l'on cherche désespérément des réponses à tout.
Ô sensei disait "l'aïkido
n'est pas une religion, elle est toutes les religions".
Quel pourcentage de
pratiquants cette affirmation peut-elle concerner ?
Du reste la plupart se
moquent éperdument de l'aspect mental et présumé vertueux qui ferait de l'homme
quelqu'un de meilleur.
Le terme
"meilleur" étant subjectif, on peut très bien lui attribuer le sens
qui nous arrange.
"Meilleur vicelard,
meilleur tricheur, meilleur chefaillon, meilleur égo, meilleur rusé", etc.
; ces exemples sont en opposition avec l'aïkido mais pourtant tellement présents,
y compris dans l'univers de l'aïkido (sauf dans mon dojo of course).
Quelqu'un de sincère peut
mettre des années à comprendre que l'aïkido ne fait aucun miracle : l'homme
mauvais restera mauvais voir...le deviendra davantage, et celui qui recherche
la vertu n'aura à sa disposition qu'un outil de plus.
Cela me paraît
aujourd'hui évident mais j'ai pourtant mis des années à sortir de mon utopie !
Nombre de pratiquants
viennent sur les tatamis uniquement pour le côté martial, l'entretien physique,
l'ambiance, ou tout simplement pour se rassurer en se donnant l'illusion d'une
maîtrise dans les situations difficiles, que l'on ne peut acquérir en fait
qu'au bout de nombreuses années. Et encore...il y a très peu
d'élus qui y parviennent étant donné la difficulté pour maîtriser parfaitement notre
art.
On est donc très loin de
la recherche de soi et encore plus de
concepts humanistes.
C'est un constat mais
restons optimistes.
"un optimiste est
un pessimiste informé" (Romain Guilleaumes)
"On a oublié deux droits dans la Déclaration des
droits de l'homme : celui de se contredire et celui de s'en aller" (Charles
Baudelaire)
Tout est bien exprimé dans l'article ci-dessous :
Alain Peyrache shihan
Une analyse réaliste dans un langage clair.
Tout véritable aïkidoka devrait s'imprégner de ces lignes...
...et les garder présentes tout au long de son étude ;
ça évitera aux naïfs ou aux mal informés bien des désillusions
ça évitera aux naïfs ou aux mal informés bien des désillusions