25.11.06
Etiquette
Pour chaque être, connaître sa place, c’est se connaître soi-même.
Par le respect de cette règle, l’homme peut s’élever.
Il y a une hiérarchie naturelle dans tous les domaines : famille, armée, religions, etc. et bien sur dans le monde du budo : maître, disciple, sempaï, kohaï, dohaï, hauts gradés, débutants, âgés et jeunes…
L’étiquette consiste à déterminer, cas par cas, le juste équilibre.
L’observation de ces règles est la condition de l’équilibre et de la survie des sociétés.
Les instincts combatifs et agressifs sont exacerbés par la pratique du bujutsu. Ces instincts en eux-mêmes sont dépourvus de toute connotation morale : ils existent, sont nécessaires à la survie de l’humanité, un point c’est tout.
Cependant, si ces instincts échappent à tout contrôle, la violence envahit tous les actes et on commence à s’en prendre aux faibles, à les mépriser ou, au contraire, on rampe devant le plus fort tout en le haïssant.
Quand les actes sont régis par l’étiquette, un espace se crée qui permet de vaincre les émotions avec aisance.
L’étiquette sert à contrôler le " moi " qui voudrait se livrer aux instincts animaux pour en orienter l’énergie et l’utiliser dans un sens positif.
Un mouvement exécuté suivant une étiquette rigoureuse renforce la stabilité de l’esprit et met l’agressivité sous contrôle, rétablissant le calme.
Il faut donc s’adonner sans retenue à la pratique pour mettre sous contrôle les émotions les moins souhaitables en ce qui concerne le budo : la peur, l’affolement, le mépris des autres, l’inflation de l’égo, et faire progresser corps et esprit.
Faire des progrès, devenir " fort " consiste à développer calme et détermination intérieure beaucoup plus qu’à acquérir une technique.
Dans la mesure où nous sommes humains, ne devons-nous pas souhaiter vivre dans un monde qui chérit ses enfants ? Pour construire une société sur le respect mutuel, ne doit-on pas remettre en lumière cette étiquette que certains voudraient jeter mais qui fait partie de l’héritage commun de l’humanité ?
Si l’esprit de gratitude envers un kohaï s’exprime par cette seule pensée : " merci de m’avoir permis de bien travailler aujourd’hui ", le kohaï sera heureux ; de même si l’on remercie le sempaï de son enseignement il sera content.
L’étiquette régit les relations mutuelles. La hiérarchie se met naturellement en place quand l’étiquette est respectée.
Il faut que l’étiquette soit l’expression de l’humanité du cœur. Il ne suffit pas de se plier à la forme. Si le cœur n’est pas habité par le respect, la forme ne sera qu’une coquille sans âme. Il faut respecter la personnalité de l’autre. Les actes en accord avec les règles de l’étiquette engendrent un cœur pur et une attitude noble.
Ce sens de la compassion est simplement lié à l’harmonie et à la paix.
Il faut graver cela dans son esprit pour transmettre l’étiquette et la discipline.
"L'aïkido c'est la liberté. Mais c'est aussi une discipline et notre liberté c'est justement de s'être choisi une discipline.
Respecter sa discipline, c'est aussi se respecter soi-même car c'est nous qui l'avons choisie."
(Me Tamura)
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