29.10.06

« Jumeler » plusieurs dojos.

Utopia



L' idée peut paraître saugrenue mais pourrait parfois sembler se justifier...

L’idée de " jumeler " 2 ou plusieurs dojos peut partir de l’idée suivante : enrichir les échanges ou créer une synergie locale, multiplier les partenaires et bénéficier réciproquement de créneaux supplémentaires, si difficiles à obtenir des municipalités.
Cela s’avérera totalement irréalisable et même un non sens car certains effets pervers pourront voir le jour assez rapidement. En voici quelques uns non exhaustifs :
1/ des aïkidokas pourront considérer l’autre dojo comme une annexe du leur, voir pire : appartenir à 2 ou plusieurs dojos et donc avoir 2 ou plusieurs maîtres que certains pourront juger "complémentaires ".
Chaque prof étant unique (par sa pratique, son parcours, son approche, sa morphologie, etc…) ils seront toujours à leurs yeux " complémentaires ", quel qu’en soient le nombre et même s’ils étaient 20…
2/ certains aïkidokas (particulièrement les débutants) seront tentés de mettre " naturellement " en cause la crédibilité de leur enseignant car ils ne pourront pas toujours percevoir d’emblée toutes les faces d’une même chose…
3/ possibilité de mise " en concurrence " des profs par certains "aïkidokas".
4/ chantages quant aux réinscriptions dans un autre dojo faisant partie du jumelage l’année suivante compte-tenu que la relation aura déjà été une relation privilégiée…(et même si des engagements contraires ont été pris entre les dirigeants des dojos, une Parole pouvant toujours être reniée à tout moment dès lors que des intérêts, si petits soient-ils, rentrent en jeu).
5/ chantages divers (grades etc..)

Certains éléments (ne méritant pas le titre d'aïkidokas) peuvent tenter de phagocyter au profit d'un autre dojo : en essayant de faire un cours dans le cours, en recueillant les coordonnées afin de faire ultérieurement du rabattage...

De surcroît, toute ces attitudes contraires à l'étiquette et à l'esprit de l'aïkido, pourront être encouragées par de prétendus professeurs - à l'attention des meilleurs gogos...le Top des attrappe-mouches consistant à flatter les égos...

Fuyez les distinctions, les honneurs et les flatteries car il y a toujours un prix à en payer...
Toutes ces conséquences ne pourront de toute évidence qu’entraîner des dysharmonies à très court terme (ce qui n’est pas l’apanage de l’aïkido) et ce sera à l’opposé des buts qui auront été recherchés.
Biensûr les visites ponctuelles à d’autres dojos pourront être acceptées, pourvu que l’étiquette à ce sujet aussi soit respectée et que ce ne soit pas au détriment du dojo où l’on s’est inscrit (où enseigne le maître que l’on aura été sensé avoir choisi initialement).
Il " suffit " en fait de se référer aux écrits inspirés d’Alain et reproduits en partie dans un autre article de ce site relatifs à la fréquentation de plusieurs dojos….
C’est très complet et clair.
Aucune exception à ces règles ne devrait être consentie sans risquer le chaos.


" L’aïkido ne sert pas à corriger les autres mais à se corriger soi-même "…


Avertissement : cet article est rédigé afin qu’une expérience qui s’est révélée négative puisse éventuellement servir à d’autres dojos. Il ne fait cela va de soi aucun procès à qui que ce soit si ce n’est peut-être à l’initiateur (le présent rédacteur) qui veut souvent croire que les gens sont meilleurs qu'ils ne sont en réalité. Mais quand on gratte un peu, on a parfois des surprises...

...question infine

3.10.06

Réflexions écrites par Alain ? (...à se délecter sans modération)

"Montrez de l'affection aux hommes, et ils vous aimeront; faites-leur du bien, et ils accourront; flattez-les, et ils vous exalteront; puis, au moindre déplaisir, ils vous planteront là. Certes la bonté attire; mais les attirés viennent pour l'avantage qui leur en revient, non pour l'amour de celui qui les traite bien. La bonté est une machine à prendre les hommes, analogue aux pièges à oiseaux. On ne peut pas, avec un même procédé, faire du bien à tous les hommes, dont les natures sont si diverses."



"Me Ueshiba n’expliquait pas tout ce qu’il faisait ; il donnait une direction et c’était à chacun de faire la démarche nécessaire pour trouver sa voie.
La pseudo-référence "aïkido de O Sensei", qui procède de la croyance, peut devenir purement incantatoire. Ce label est employé abusivement, sans doute à des fins de politique ou de business. On le voit même employé pour justifier ce que le fondateur réprouvait."

"Un maître est souvent considéré comme un modèle à suivre. C’est une très mauvaise perception : il s'agit avant tout d'un homme - parfois exceptionnel, comme O sensei - avec ses limites d’hommes, des défauts et des qualités. Un très grand technicien peut être complètement incompétent en dehors du tatami."



"Dire je vais travailler ikkyo ou shi ho nage dénonce une rupture avec le véritable sens de la pratique de l’aïkido ou la technique doit naître du Ma ai au moment de l’attaque et engendrer le déplacement adéquat.."
www.aikido-bezons.net

Mon Maître écrit aussi...


"Dans les dojos d’autrefois quand vous franchissiez la porte (Nyumon) vous scelliez votre engagement de votre sang, vous juriez de ne jamais trahir ni le maître ni la voie."
"Un maître n'a aucune confiance à accorder à un élève qui ne connaît pas sa place et qui navigue de professeur en professeur. Rien de sérieux ne peut lier ensemble un consommateur en quête de satisfaction personnelle et un initiateur authentique. Etre l'élève d'un maître, ce n'est pas seulement avoir suivi son enseignement pendant tel nombre d'années : fiabilité, profondeur de l'engagement, sont les critères qui permettent au maître de décider qui, symboliquement, sera habilité à entrer dans sa maison."

"Respecter ses élèves, en leur donnant le meilleur de soi-même. L'élève peut avoir dès lors tendance à croire que tout lui est dû, qu’il a des droits sans aucun devoir : ce qui est tout à fait faux. Le maître peut parfaitement exclure définitivement de son cours un élève qui ne prendrait que ce qui l’intéresse et qui rejetterait ses obligations."

"Ne pas hésiter à se séparer d'un élève si sa pratique le met en danger ou si son attitude est dangereuse pour le travail du maître ou du dojo."

"Il ne suffit pas d'avoir payé sa cotisation pour avoir des droits sur le maître ! Ce ne sont pas les mêmes motivations qui poussent un consommateur à demander un grade pour satisfaire son ego, bien que les grades kyu et dan aient été inventés dans ce sens, et un apprenti à réfléchir sur sa place, sa fonction dans l'entreprise artisanale, la maison du maître. Tout cela doit être expliqué, transmis par les enseignants et leurs uchis deshis : il semble si difficile de le comprendre !"

"Créer le statut d’amis, c’est créer en même temps les ennemis « ceux qui ne sont pas vos amis.. ». En fait il y a simplement ceux avec qui vous pouvez partager quelque chose et ceux avec qui vous perdez votre temps, car vous ne pouvez rien partager avec eux, leur voie est trop différente de la votre. C’est pourquoi l’élève choisi son Maître et le maître choisi son élève, car il n’y a pas de temps à perdre."