C'est difficile à croire
et pourtant de telles pratiques existent bel et bien.
Les méthodes :
1 - les adhérents sont
invités à régler leur cotisation en espèces ou bien à laisser en blanc le
bénéficiaire de leur chèque. Le prof complète ensuite l'ordre (qui peut être un
tiers complice) et le tour est joué si aucun contrôle n'est effectué par le
fisc, les émetteurs des chèques ou les banquiers.
2 - s'il s'agit de
régler une participation à un stage, l'animateur se considère comme "un
intervenant" et se désigne directement comme bénéficiaire dans les moyens
de paiement.
Certains de ces
"intervenants" assurent la promotion de leurs stages en mettant en
avant des titres délivrés par leurs fédérations et en s'appuyant sur des
circuits internes.
Néanmoins, ces stages
restent du domaine "privé" puisque les fonds vont directement de la
poche des participants à la poche de l'animateur sans jamais transiter par une
comptabilité associative quelle qu'elle soit.
Et bien sûr, "le
matériel utilisé" est aux frais des contribuables : tatamis, salle de
sport, personnel communal, etc.
Dans les 2 cas, les
mouvements financiers échappent totalement à la comptabilité de l'association
et les adhérents sont évidemment floués puisqu'ils n'exercent aucun contrôle
sur la façon de gérer l'argent collecté. Dans de tels cas de figure, il est
surprenant qu'aucun adhérent n'exige de pouvoir exercer le droit de regard
prévu dans la loi 1901.
Cela ne peut se concevoir :
1 - que si le professeur
instaure une autorité interdisant tout acte démocratique, ce comportement
s'apparentant alors à celle d'un gourou à la tête d'une secte.
2 - que si le dirigeant
(le professeur) a les membres du bureau dans sa poche (président, trésorier et
secrétaire) qui sont alors complices de ces détournements de fonds. Vu les
risques encourus, il est difficile d'imaginer qu'ils n'en tirent pas eux-mêmes
un avantage quelconque.
3 - que si la structure
(fédérale ou autre) hébergeant ces pratiquants indélicats "accepte un flou
artistique comptable" et cela malgré que ces intervenants se présentent
sous son étiquette (ça donne confiance mais trompe les stagiaires).
Le summum de la
malhonnêteté est atteint si le professeur est également le président de
l'association et qu'il la dirige à la manière d'une entreprise en vue d'en
tirer un gain financier exclusivement personnel et non au profit de
l'association. Etre salarié de l'association n'aurait pourtant rien d'illégal
pourvu qu'il soit déclaré en tant que tel.
Quand cette
"association" exerce son activité en étant hébergée gratuitement dans
des locaux publiques (par exemple installations sportives appartenant à une
commune) cela signifie exploiter un bien financé par les contribuables pour en
tirer un profit personnel.
Il serait cocasse
d'apprendre qu'une telle "association sportive" soit en plus
bénéficiaire de subventions communales ou régionales !
Tous ces faits étant
hautement répréhensibles, on peut se demander comment certains s'y prennent
pour échapper à tout contrôle pouvant exposer à des poursuites, si ce n'est
qu'ils jouissent de "protections" ?
Les malversations ne
sont donc évidemment pas l'apanage de certains politiques.
Réflexions
Dans notre monde dominé
par l'argent, tous les moyens sont bons pour utiliser les failles de systèmes à
bout de souffle. Les nobles idéaux disparaissent au profit d'avantages personnels
que certains oseront justifier par le fait que notre société est elle-même de
plus en plus amorale.
C'est chacun pour soi
dans le sauve qui peut qui se dessine.
Le pourcentage de gens
honnêtes diminue de jour en jour et le phénomène est d'autant amplifié que la
peur du gendarme est inversement proportionnelle au rang social.
Les inégalités devant la
justice sont de plus en plus flagrantes (du reste le simple acte de porter
plainte n'est plus gratuit).
Ce ne sont pourtant pas
ceux qui sont les plus fragiles financièrement qui sont le plus portés sur les
tricheries. Bien au contraire, le fric étant source de toujours plus d'avidité
et l'imagination étant sans fin pour les truands et les exploiteurs, il y a
pour eux des enrichissements exponentiels.
Et comme beaucoup
passent à travers les mailles du filet volontairement prévues larges, ça finit
par donner des idées à ceux restés en marge.
Pour schématiser,
certains commentateurs raccourcissent leurs analyses en opposant les gens du
nord à ceux du sud. Tout le monde aura compris : il y a les gentils en haut et
les méchants en bas.
"Tout le monde il
en veut du ça qu'est bon", le phénomène "fric" est planétaire et
aucun pays n'y échappe, excepté peut-être le Bouthan qui a eu le génie
d'instaurer "le bonheur national brut" !?
C'est bien connu, il est
dit qu'il n'est pas interdit d'être hors la loi mais qu'il est interdit de se
faire prendre. Cela en dit long sur la moralité de ceux qui se retranchent
derrière ce mode d'emploi : les gens seraient donc tous honnêtes...jusqu'à
preuve du contraire ? En fait il y aurait donc les couillons qui se font
prendre et les autres (pas moins malhonnêtes) ? La moralité n'est-elle plus
réduite qu'à cela dans notre société ?
Pour en revenir au
concret...
L'univers de l'aïkido bien que n'étant pas assimilable à celui du sport de compétition (faut quand même pas déconner), a lui aussi ses brebis galeuses qui font feu de tout bois pour se faire "menue monnaie".
Le cas qui m'a été
rapporté, si j'ai bien compris, rapporterait au bas mot 10 000 € /an à son
auteur. Ce pactole peut paraître peu élevé, mais il est énorme par rapport au
budget d'un modeste club de quartier puisqu'il éponge la totalité "des
cotisations".
Il est normal de pouvoir
se faire rémunérer pour un travail ou une prestation. Il en va tout autrement
quand c'est d'une façon illégale, au détriment de naïfs pratiquants ignorant
tout de l'usage fait de leurs cotisations et en manœuvrant de façon à éliminer
les concurrents honnêtes, avec la complicité de gens détenteurs de pouvoirs.
C'est d'autant plus
dérangeant que c'est à l'opposé de l'image de l'aïkido qui est sensé défendre
des valeurs nobles.
On avait déjà
vu le cas de professeurs qui percevaient un salaire de la part de dojos où ils
ne mettaient quasiment jamais les pieds. Comme ils étaient seuls dans leur
région à être titulaires du papier appelé "diplôme d'état", ils
passaient à la caisse de plusieurs clubs alors que les véritables animateurs
(ceux qui enseignaient) étaient bénévoles. Le système franco-français encourage
ce genre de comportement et les petits malins en exploitent les failles
puisqu'il n'y a aucun contrôle. C'est aux adhérents des associations de ne pas
accepter. Mais comme souvent la comptabilité est aux mains de pratiquants
anciens ayant été "promus" par les bénéficiaires du système, les
pratiquants lambda ne sont au courant de rien. De plus, qui pourrait s'imaginer
que l'aïkido - art martial si noble - puisse héberger des magouilleurs,
d'autant que ceux-ci jouissent souvent d'une réputation régionale (titres,
grades, relations en sphères influentes, etc.).