Le choix ne peut-il être rapproché de celui qu'on fait entre choisir pour patron une entreprise anonyme ou bien une affaire ayant à sa tête un patron reconnu ?
Dans la 1ère, on n'est qu'un N° d'employé représenté par un dossier géré par un responsable des "ressources humaines", dans l'autre l'employeur s'attache à connaître des individus composant son entreprise.
Cette différence paraît anodine puisqu'il faudra dans les 2 cas mériter son salaire. Mais l'état d'esprit dans lequel s'effectuera le travail sera fondamentalement différent.
Personnellement je préfère travailler pour un homme, même si je sais qu'il peut s'en mettre plein les fouilles grâce à mon travail, plutôt que pour une entité anonyme où l'Humain passe derrière l'intérêt financier, si tant est qu'il soit considéré comme un humain et non comme un outil parmi les autres.
Le terme "ressources humaines" est apparu il y a quelques dizaines d'années en copiant - comme d'habitude - ce qu'il y a de plus détestable chez les termes anglo-saxons. Ce choix terminologique est néanmoins très significatif car il a bien une connotation de rentabilité, au même titre que les mines de charbon, le pétrole, les minerais, etc. Auparavant on nommait "service du personnel" tout ce qui touchait à la gestion des individus, à leurs attributions de postes et surtout à leurs potentiels. "Ressources humaines" trahit un intérêt à sens unique, uniquement celui de l'entreprise.
Les problèmes de nos sociétés sont liés à ces scandaleuses dérives, qui ne sont évidemment pas que sémantiques.
Il n'y a pas de fatalité, tout est possible si l'on accepte de nouveaux concepts de sociétés et la reconnaissance des valeurs véritables : celles des valeurs humaines, celles de la vie sous toutes ses formes.
Cela peut paraître éloigné du présent propos mais pourtant Ô sensei avait déjà analysé avec une grande lucidité : "Le mal et le désordre règnent dans le monde parce que les peuples ont oublié que tout vient d'une seule source. Retournez à la Source et abandonnez les pensées égoïstes, les désirs mesquins et la colère. Celui qui n'est possédé par rien possède tout."