24.8.10

Heureuse expérience

Comme dans tout art traditionnel, on ne se choisit pas un dojo d’aïkido mais un maître d’aïkido.
Néanmoins en pratique c’est rarement le cas car on va au plus proche gymnase ou au plus pratique ou parce que l’ambiance y est sympa, etc.
En début de pratique, on n’est pas forcément apte à reconnaître un vrai maître.
Pour certains il faudra quelques mois, pour d’autres quelques années et souvent certains n’auront jamais un maître authentique.
De plus il n’est pas rare que le temps passant, on n’accepte plus de se remettre en question avec un enseignant différent, surtout si celui-ci ne reconnaît pas votre parcours ou si la forme de son aïkido est trop éloignée de celle qu’on a jusqu’alors pratiquée.


En ce qui me concerne, jusqu’en 1998 j’ai pratiqué pendant près de 20 ans avec divers professeurs et j’ai participé à de très nombreux stages avec des animateurs de tous horizons (pour certains, que l'on pourrait croire être le gratin de l'univers de l'aïkido).


J’ignorais alors totalement que j’allais découvrir « un autre aïkido » : on ne peut être à la recherche de quelque chose dont on ignore l’existence.


Les hasards de la vie des dojos et de leurs dirigeants ont fait un jour de 1998 que je croise un enseignant issu de l’EPA (Europe Promotion Aïkido, branche de ISTA International), Ecole créée par Alain Peyrache (shihan).
L’aïkido enseigné me paraissait tellement différent de par son efficacité et ses principes de base qui étaient enseignés que j’avais l’impression de ne rien savoir auparavant.
Le bagage que j’étais sensé avoir acquit se trouvait réduit comme peau de chagrin.
En fait je ne connaissais quasiment rien de l’aïkido malgré mes 20 années de pratique !
Certains élèves, nouveaux dans ce dojo tout comme moi, voulaient même ôter leur hakama, s’estimant indignes de le porter car dans leur esprit, le hakama représentait - à tort - un niveau de pratique.


C’est dans de telles circonstances que l’on prend conscience de notre faculté à être humble en se remettant en question et en acceptant de tout reprendre à zéro !
L’enjeu ? Faire véritablement de l’aïkido ou continuer de faire autre chose, rien moins que cela !


Biensûr je ne renie nullement les professeurs qui m’ont supporté dans leurs cours et m’ont transmis ce qu’ils savaient de l’aïkido…c’est à dire pas grand chose.
Je ne leur en veux pas de m’avoir au final « fait perdre mon temps » car sans doute n’ont-ils pas eu la chance, comme moi, de rencontrer un vrai maître, quelqu’un qui leur enseigne l’aïkido traditionnel proche dans ses principes et dans sa forme, de celui du fondateur.


Grâce à l’EPA créé par Alain PEYRACHE, j’ai pu apprécier l’aïkido d’une façon totalement différente…puissance 10 !
Cette Ecole fonctionnant d’une façon traditionnelle, j’ai pu avoir l’opportunité de créer mon propre dojo, celui-ci fonctionnant de façon totalement autonome (comme au Japon) et n’étant pas fédéré.
L’EPA incite à l’autonomie et le fait d’enseigner et de transmettre ses connaissances est extrêmement enrichissant et constitue un gage de progrès constants.
Je sais la chance que j’ai eue de trouver l’aïkido que j’aime et je veux le faire partager.
C’est l’objet de cet article.