26.8.08

Bien choisir son Dojo

Dojo

Bien qu'en aïkido on pratique 365 jours sur 365, c'est bientôt la période des "inscriptions" et "réinscriptions".
C'est un moment important pour le choix du dojo (bien qu'à Bezons on peut s'inscrire à tout moment de l'année).Bien qu'il soit courant de choisir son dojo comme on le ferait pour son boulanger (on ne recherche pas forcément le meilleur pain mais le plus pratique à acheter), un dojo doit se choisir fonction du maître : de sa réputation, de son niveau de culture de l'art qu'il enseigne, de sa façon d'enseigner et transmettre ses connaissances, de sa personnalité, de l'ambiance qu'il génère, etc.
Les bonnes questions que l'on doit aussi se poser avant :

- pratiquer dans un club de consommateurs ou dans un dojo traditionnel ou chacun a sa place quelque soit son niveau ?
- pratiquer une jolie chorégraphie convenue entre aïkidokas ou une discipline martiale pouvant se révéler très efficace ?
- pratiquer complaisamment entre aïkidokas en se leurant sur l'efficacité et en singeant, ou comprendre pourquoi ça fonctionne y compris avec des non aïkidokas ? (mais faut-il encore que l'enseignant le sache lui-même).
- pratiquer des techniques - que n'importe quel imbécile est capable d'apprendre en 8 jours - ou y associer les bases fondamentales sur lesquelles elles reposent et qui différencie l'aïkido de tous les autres arts martiaux ?
- développer son ego ou chercher sa voie ?
- être catalogué appartenir à une fédération franco-française ou être l'élève de...?- étudier un catalogue de techniques ou pratiquer un art riche et fécond à l'infini ?
Mais chacun est libre...

5.8.08

« L’aïkido est le contraire d’un sport » (Morihei UESHIBA, fondateur de l’Aïkido)


Pour nous, aïkidoka, les "dépassements" n'ont aucun sens.

Notre recherche est celle de "la voie" et de "l'harmonie" et ne recherchons pas la performance physique, pourtant cultivée dans certains dojos.
Que l’on ne se méprenne pas sur notre propos.
Si l’aïkido n’est pas un sport (et encore moins de compétition) la plupart des aïkidokas pratiquent en parallèle d’autres activités dites " sportives ", que ce soit en groupe ou individuellement, en plein air ou en salle, et que ce soit sous forme de loisirs ou pour compléter une mise en forme.
Le tout est une question de dose et d’usage que l’on en fait, le but devant toujours être la recherche de l’équilibre et de l’harmonie, tant sur le plan physique que mental.
Ce sont donc les excès - comme dans tous domaines - qui sont nuisibles et critiquables.
L’esprit de compétition peut faire aussi l’objet d’une vaste réflexion…
Et le "toujours plus" (par rapport à l’Autre) doit il toujours constituer le seul, l’unique, l’universel critère de mise en valeur de l’individu dans notre monde ?
Nous sommes convaincus du contraire, puisque nous sommes aïkidokas…


Un excellent article, paru dans le journal Le Monde du 28.07.2008, vient en appui de notre appréciation de certaines "pratiques sportives" tout en offrant un bon sujet de réflexion.

Citation extraite du journal "Le Monde" :

"Pour Axel Kahn, "la morale sportive est immorale".
Généticien et essayiste, Axel Kahn a beaucoup travaillé sur l'éthique dans les sciences, et notamment en médecine.
Suivez-vous le Tour de France ?
Lorsque j'étais enfant, je regardais les étapes à la télévision. Je me souviens d'Anquetil et Poulidor dans le Puy-de-Dôme. Je me souviens aussi de Tom Simpson dans le Ventoux, qui titube et tombe finalement [le coureur britannique est mort dans le Tour 1967 d'une prise d'amphétamines]. Aujourd'hui, j'ai moins le temps. Le succès du Tour s'explique par des éléments subjectifs liés aux réminiscences de notre enfance et par des éléments objectifs : un beau spectacle dans un cadre attrayant. En même temps, je ne me fais aucune illusion : c'est une compétition entre dopés qui se font prendre et dopés qui ne se font pas prendre. Un non-dopé ne peut pas rivaliser. Mais il serait déloyal de se focaliser sur le cyclisme. Les autres sports sont aussi concernés. C'est même un phénomène qui dépasse le cadre sportif :
les augmentateurs et les facilitateurs du dépassement de soi, pour la force, la mémoire ou la virilité, sont un sujet de société.
Que pensez-vous de ces médecins qui acceptent de doper ?
L'objectif d'un médecin du sport, c'est de créer de la.performance. C'est inhérent à sa pratique. Il arguera qu'il peut le faire en entraînant le coureur pendant quatre mois en altitude à Font-Romeu ou en le préparant au niveau de la mer avec de l'EPO.
On rétorquera par la morale sportive. Mais on est dans un paradoxe. La morale universelle, c'est de limiter la manifestation des inégalités physiques. La morale sportive, c'est que le meilleur gagne. Au regard de la morale universelle, la morale sportive est donc immorale. Un médecin pourra donc affirmer que donner à un petit malingre la possibilité de concurrencer en haltérophilie un gros costaud, il n'y a pas d'objectif plus moral. Sauf que le gros costaud va se doper aussi. Le médecin du sport va alors contribuer à transformer les sportifs en gladiateurs des temps modernes qui vont sacrifier leur vie. Ça, c'est intolérable.
Quel est votre avis sur les médecins qui estiment que doper un sportif, c'est le soigner ?
Le sport de haut niveau est mauvais pour la santé, on le sait. Mais plaider par exemple pour un rééquilibrage hormonal [fournir des hormones pour compenser la fatigue et aider à la récupération] n'est pas acceptable.
Les déficits hormonaux sont des signaux physiologiques envoyés pour éviter d'aller trop loin. Annuler ces signaux d'alerte, c'est prendre le risque de traumatismes musculaires, de ruptures ligamentaires ou d'accidents plus graves.
Pourra-t-on un jour venir à bout du dopage ?
La pression psychologique pour se doper est irrésistible. Ce n'est pas seulement une question d'argent. La motivation est plus complexe, pour preuve le dopage dans le sport amateur. Il n'y a pas de domaine autre que le sport où vous avez autant la certitude que tout ce qui est envisageable sera utilisé. On assiste à des pratiques inouïes par leur audace, avec des produits qui ne sont même pas encore testés cliniquement. Par exemple, je pense que le dopage génétique est aujourd'hui inefficace. Mais je ne doute pas que des sportifs ont commencé à se faire injecter de l'ADN dans les fesses. "
Alors pourquoi garder cet intérêt pour le sport ?
Le sport est un terrain d'ombre et de lumière. La lumière qu'on applaudit, et l'ombre qui est en résonance avec la mécanique intime de l'âme humaine. Le sport est pour moi un bon terrain de réflexion sur l'homme.
propos recueillis PAR benoît HOPQUIN"