Il n'est pas rare que
ceux qui vantent le bénévolat associatif profitent eux-mêmes de rémunérations,
qu'elles soient "légales" ou déguisées en indemnités.
Mme Fillon est
soupçonnée d'avoir perçu des rémunérations pour des travaux fictifs.
Cela fait bien marrer
quand on sait le nombre de petits arrangements de ce type, notamment dans la
milieu dit associatif, statut juridique qui parfois dissimule en fait une
entreprise individuelle lucrative qui ne dit pas son nom.
Cela est
particulièrement vrai quand on regarde de près ce qui a motivé la création de
certaines associations et surtout quand on a la possibilité (et l'audace) de se
faire produire les détails comptables, ce qui constitue parfois un véritable
parcours du combattant pour un adhérent lambda et cela malgré que la loi l'y
autorise.
Il existe de nombreux
moyens de dissuasion, le premier étant de stigmatiser le petit curieux qui
voudrait s'aventurer dans les subtilités de la comptabilité en le taxant "de
fouille merde", "de trouble fête" ou en lui attribuant "un
mauvais esprit" incompatible avec l'esprit amical du groupe, ce qui
reviendra à l'en bannir à plus ou moins bref délai.
La plupart des
entreprises qui sont couvertes par des statuts associatifs "bidon" s'arrangent
pour être menées par une poignée de gens qui sont dans la combine et sont
généralement des dirigeants de paille, le nom du ou des véritables cerveaux tirant
les ficelles n'apparaissant nulle part.
Il est à noter que c'est
celui-ci (ou ceux-ci) qui bénéficie des avantages ou des bénéfices (qui peuvent
s'étendre au-delà d'avantages purement financiers), ce qui est logique puisque c'est
lui qui est à l'origine du montage associatif.
Sur le plan des
complaisances, c'est à une toute autre échelle ce qui se produit couramment
dans les grandes entreprises où l'on voit des noms d'administrateurs figurer
dans moult structures à titres réciproques (administrateurs rémunérés par
jetons de présence dans les conseils d'administration).
Dans les associations adoptant
en outre une organisation pyramidale sous couvert "de tradition"
(authentique ou non), on peut également observer une omerta comptable qui ne
peut qu'engendrer des soupçons de pratiques non conformes à l'esprit associatif
(loi 1901), l'ensemble des décisions étant souvent prises non démocratiquement.
Cela est d'autant plus
facilité que la très grande majorité des adhérents/membres d'une telle
association ignorent totalement leurs droits (qu'on se garde bien de leur faire
connaître), leur seule préoccupation étant d'exercer l'activer qui les a amenée
"à s'inscrire".
Voilà pourquoi l'autoritarisme,
les faux leaders et les magouilleurs ont de beaux jours devant eux dans notre
pays.
Epilogue : ce qui se
passe à l'échelle nationale, se reproduit à tous les échelons de notre société (mais
ce modèle n'est pas que français).
L'homme délègue ses
pouvoirs par incompétence, fainéantise ou ignorance et certains exploitent
cette délégation ou bien imposent leur autorité à des fins personnelles
mercantiles ou idéologiques.
Est-il préférable de se
faire niquer à notre insu ou en toute connaissance de cause ?
L'homme a t-il le libre
arbitre et peut-il choisir la longueur de la corde qui le lie à son maître ?
Les hommes (et les
femmes) veulent ils tous avoir un maître ?