Chacun sait qu'un club d'aïkido
ne peut souvent exister que parce que la commune qui l'héberge lui octroie des installations.
Cela s'apparente parfois à une véritable aumône plus qu'à un partenariat. Et si elle le fait c'est parce qu'elle juge qu'elle en retirera un intérêt, qu'il
soit politique ou autre. La condition sinequanone est le nombre d'adhérents que
l'association recueillera. Dès lors se pose pour notre discipline la question
de la qualité et de la quantité. L'aïkido étant avant tout un art, comment
expliquer à des élus obsédés par l'image sportive et les médailles, que notre discipline ne
s'adresse pas à une masse mais à des individus et que l'aïkido n'est pas un
sport ?
Pris dans cet engrenage
infernal, les clubs se voient contraints chaque année de participer à des manifestations du type "forums
des sports" et aux mascarades des démonstrations, à la tenue de stands
vantant les mérites de notre art et toutes autres farces pour attirer de la
clientèle.
Les puristes mettront en
avant qu'on n'a pas à se vendre, que les pratiquants doivent venir à l'aïkido
d'eux mêmes en se rendant dans un dojo, etc.
Mais à notre époque ça
ne se passe pas comme ça.
L'aïkido ne véhicule
aucune masse de fric de sponsors et il figure en conséquence que très peu dans
les médias.
La pression permanente que
les communes mettent sur les clubs (pas de chiffre = pas de salle pour
pratiquer) impose à ceux-ci une démarche quasi commerciale à l'opposé de notre
philosophie traditionnelle.
Chaque année en cette
période de septembre on nous oblige à faire les putes et c'est pour bon nombre
de professeurs un moment extrêmement pénible et dévalorisant.
Pour ceux qui ont une
haute idée de l'aïkido, ces forums des sports où nous ne devrions pas être, s'apparentent
à une foire aux vins où seuls quelques palais délicats pourront apprécier nos
différences.
Ces moments grand
guignolesques laissent des lendemains amers car on a l'impression d'avoir vendu une partie de notre âme et de la noblesse de notre discipline.
Pour les bénévoles de l'aïkido traditionnel la démotivation est à son paroxysme, tant les écarts sont grands entre leurs idéaux et les réalités de terrain.
Pour les bénévoles de l'aïkido traditionnel la démotivation est à son paroxysme, tant les écarts sont grands entre leurs idéaux et les réalités de terrain.
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