4.3.14

Grades, cas particulier du professeur de dojo

Un maître un dojo étant la base d'un fonctionnement traditionnel, cela implique qu'il n'existe dans un dojo aucune hiérarchie au-dessus du professeur.
Néanmoins, à moins d'avoir créé sa propre école ou courant, celui-ci se référant lui-même à un maître, un grade est susceptible de lui avoir été attribué par le dit maître.
 
Sans aborder ici le problème des fédérations sportives franco-françaises, les critères d'attribution d'un grade, qu'il soit de type "dan" ou "traditionnel", diffèrent selon les écoles et les maîtres qui les attribuent.
Aucun système n'étant parfait, on peut parfois assister à de criants paradoxes lorsqu'il existe des distorsions entre une appréciation faite à distance (que ce soit géographique ou relationnelle) et la réalité. Certains paramètres sensés être pris en compte pour l'attribution d'un grade traditionnel sont ignorés, que ce soit volontairement ou non.
Outre le nombre "de ceintures noires" formés, il existe beaucoup d'autres éléments constituant le parcours d'un pratiquant : son évolution personnelle (pédagogique, technique, spirituelle, etc.), les actions qu'il mène pour la promotion de la discipline, celles visant la transmission reçue de son maître, création de dojos, etc.

Constats
 
Afficher son grade Dan (comme on afficherait une carte de visite) est souvent signe d'un besoin de reconnaissance vis à vis du publique voir de ses propres élèves.
Pourtant le véritable maître ne devrait nullement avoir besoin d'afficher puisqu'il est apte à démontrer.
Or les grades sont très souvent publiés, y compris par ceux qui préconisent (pour les autres) de ne pas le faire.
Elle est bien loin l'époque où mon professeur répondait lorsqu'on lui demandait son grade : "j'ai le grade que tu voudras m'attribuer". Cette marque d'humilité que j'avais appréciée et adoptée a aujourd'hui disparu de l'horizon.
Traditionnellement, le grade étant la reconnaissance d'un parcours par le maître qui le délivre, on peut se demander quel intérêt cela présente pour un tiers, qu'il soit publié.
Au Japon, une personne peut très bien se voir attribuer par exemple un 5e dan de telle discipline, sans pour autant l'avoir jamais pratiquée, si ses actions ont particulièrement œuvré en faveur de la dite discipline.
Ainsi qu'on peut l'observer, les principes traditionnels en matière de grades ne sont pas en occident une panacée, puisqu'on y mêle subjectivité et prise en compte de l'environnement (occidental). 
Et où se trouve l'évaluation de la réalisation de soi (do) dans tout ça ?