24.3.13

Oser pratiquer dans un dojo traditionnel et non dans un club de fédération sportive

"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'opinion".
(Paul Valéry)

"Presque tous reçoivent leurs idées toutes faites et suivent toute leur vie l’opinion.
Ils parlent dans le style du temps, ils s’habillent selon la mode, non par aucun principe, mais pour faire comme les autres.
Imitateurs serviles qui disent oui ou non selon qu’on les a suggestionnés et croient après cela s’être déterminés eux-mêmes.
N’est-ce pas là de la folie ?
Folie incurable car les hommes ne se doutent pas qu’ils sont atteints de cette manie de l’imitation".
(Sagesse orientale)
 
 
Deux paraboles illustrant l'engouement général pour les clubs dépendant de fédérations.
Heureusement, il y a ceux qui sont indifférents à "l'opinion" et qui se fient à leurs propres analyses.
Ce qui vaut pour les pratiquants d'aïkido vaut aussi pour l'ensemble des êtres humains.
Le mimétisme est rassurant mais c'est au détriment de nos libertés de pensée, de nos liberté d'agir. 
Il peut même se révéler dangereux s'il est manipulé.
 

Etre l'élève d'un maître

Même s'il est la seule source d'étude et de progression, peut-on se référer à l'enseignement d'un maître et revendiquer son approche si l'on ne participe pas fréquemment et régulièrement à ses cours pour des raisons d'éloignement géographique ?
Participer aux stages dispensés par un maître en de multiples régions est une chance qui n'est pas offerte à tous les aïkidokas et ça n'est pas qu'une question de volonté ou de choix.
Les participations financières sont souvent modiques mais l'essentiel des dépenses engendrées par ces stages est constitué par les frais de voyage, d'hébergement et de restauration.
Les dojos disposant d'un budget suffisant peuvent en faire bénéficier leurs pratiquants désirant s'investir au travers de stages. Mais ce n'est pas le cas pour les petits dojos, souvent exsangues financièrement.
Les pratiquants qui s'en trouvent privés sont doublement pénalisés puisque leur investissement ne peut être que difficilement indentifiable et leur progression difficilement quantifiable.
Ceux qui sont amenés à évaluer ne peuvent-ils donc que se borner aux statistiques des effectifs comptabilisés dans tel dojo, du nombre des apparitions dans les stages ainsi que des retombées verbales glanées ça et là.
Que ce soit au niveau individuel, des professeurs ou des dojos, on constate que le fric est là aussi le nerf de la guerre.
 
 
 

A propos des grades

Pour un professeur, afficher son grade peut avoir plusieurs significations. Souvent c'est pour donner un certain crédit à la qualité de son enseignement et justifier le niveau de sa rémunération.
Mais cela peut être aussi pour attirer la clientèle quand les pratiquants ont le choix entre plusieurs "clubs". Car c'est bien connu, le consommateur lambda se dirige aveuglément vers le plus cher ou le plus "titré" en pensant que c'est une marque de qualité. Ce comportement, connu aussi des dirigeants de clubs, constitue un piège pour le pratiquant soucieux de trouver le professeur qui le fera le mieux progresser, quand le prix n'est pas pour lui un obstacle.
Si la résultante de ces 2 critères - grade du prof + tarifs - peut conduire à obtenir bon nombre d'adhésions, on est loin de ce que devrait rechercher l'étudiant pour un art martial traditionnel.
 
1 - un professeur qui affiche pompeusement son grade doit apparaître d'emblée suspect. Un bon professeur ne justifie pas de ses qualités par un papier ou une carte de visite, il doit les démontrer.
2 - son parcours et les références au maître qui lui aura délivré un titre sont des indications qui doivent guider le futur élève dans son choix.
3 - le savoir se transmettant de maître à élève et non à une masse d'individus, plus le nombre d'élèves est important, plus il devra distiller son enseignement.
4 - même si un nombre important d'élèves favorise mécaniquement l'émergence de pratiquants s'investissant, ça ne garantit pas la qualité de l'auditoire et encore moins sa progression.
5 - les grades "dan" sont majoritairement délivrés en France par des fédérations sportives et de ce fait répondent à des critères qui sont en opposition totale avec l'essence même de l'aïkido tel que l'a conçu son fondateur.
6 - biensûr il existe aussi des professeurs labellisés "diplômés d'état" qui cherchent un retour vers une approche traditionnelle mais le formatage occidental par lequel ils sont passés est un handicap souvent difficile à effacer.
7 - le pratiquant d'aïkido doit choisir "un maître" qui transmet son savoir dans un  dojo, lieu où l'on étudie la voie (do) et non un professeur (soit-il "d'état") exerçant dans un club sportif destiné à des  consommateurs.
 
Comme on le voit, la terminologie a aussi son importance car elle est le reflet du type de pratique que l'on recherche.


 

19.3.13

Mensonges

Plus un mensonge est gros, mieux il passe. Tous les politiques savent cela et on en a vu récemment quelques exemples retentissants, en Allemagne et aux Etats-Unis.

Plus la position sociale du menteur est élevée (ou sa position hiérarchique au sein d'un groupe), plus l'auditoire est apte à gober. Quand à cela s'ajoute un phénomène de masse (je crois parce que je pense que les autres y croient aussi), le mensonge se transforme exponentiellement en vérité absolue. Heureusement, même si la société est faite de 80  % de moutons, il reste 20 % de gens aux pensées libres qui se détachent des gogos.
 
Dans l'univers de l'aïkido c'est pareil.
Il y a les honnêtes professeurs (une majorité) et ceux qui revendiquent titres et parcours afin d'embellir leur image, se vendre plus cher, s'attirer de la clientèle ou tout simplement grossir leur ego.
Certains n'hésitent pas à se décerner des diplômes imaginaires, à en inventer avec des labels hermétiques ou à s'attribuer des titres inconnus et invérifiables.  
 
Il arrive parfois que ces usurpateurs soient démasqués, mais des années après qu'ils aient joui d'une certaine notoriété, pourtant basée sur une usurpation. Les postes dont ils ont pu s'emparer leur ayant souvent fourni aussi des pouvoirs, il n'est pas toujours facile de les déboulonner.
 
Une partie de ces menteurs peut également jouir de protections : entre usurpateurs on s'épaule et il y a échange de bons procédés. Quand les protecteurs se constituent en organisation ou noyautent une organisation déjà existante, ça s'apparente à des comportements maffieux.


 

18.3.13

Aïkidoka, ego et usurpateurs

Tout aïkidoka est censé faire abstraction de son ego mais ce n'est pas toujours le cas.
En voici une illustration, qui nous a été rapportée.
C'est l'histoire d'un mec...récemment 1er dan (qu'on nommera X) qui appartenait à un dojo tenu par un 4e dan, au demeurant labellisé "diplômé d'état" (qu'on nommera Y).
Y étant opportuniste et avide de fric, il parachuta son élève X dans un club périphérique afin d'en récolter un revenu supplémentaire malgré ses apparitions quasi inexistantes.
L'activité aïkido dans ce club était due ni à l'un ni à l'autre, mais était née sous l'impulsion d'un pratiquant Z, qui devint de fait "l'élève de X", chaperonné par Y.
Au bout de quelques mois X laissa son poste vacant pour s'établir dans une autre région, et c'est Z qui reprit le dojo en étant obligé de continuer à rétribuer Y bien que cette rémunération fut difficilement justifiable.
Libéré de ce joug la saison suivante, Z anima seul le dojo pendant les 10 années qui suivirent.
Il le développa tant et si bien qu'il devint le 1er de sa région en termes d'effectifs et le 3e en France à l'intérieur de sa fédération (hors grandes villes).
Constatant que le dojo de Z jouissait d'une bonne réputation, X fit des pieds et des mains pour s'en attribuer le mérite, alors que le dojo n'avait nullement été marqué de son empreinte lors de sa furtive présence de quelques mois...10 ans auparavant.
Afin de bénéficier de son aura, X ne ratait jamais une occasion de rappeler son passage au dojo de Z, lors de stages et de rencontres et même sur son site internet.
Evidemment "il omettait de préciser" que ce dojo ne lui était redevable en rien et que sa courte présence n'avait laissé de lui aucun souvenir impérissable... 

Il n'avait pourtant nullement besoin de telles manœuvres, ayant semble t-il tracé sa route honorablement (?).
On ne sort jamais grandi à vouloir faire de l'ombre en se dressant sur la pointe des pieds ou en récupérant les lauriers d'autrui.

"Qui se dresse sur ses pieds ne peut se tenir droit longtemps (Lao-Tseu) 

Ce comportement n'est pas rare. Il illustre la rapacité de certains qui font feu de tout bois pour alimenter leur ego ou se faire valoir auprès de leurs paires, leurs supérieurs voir même de leurs subalternes.
On en rencontre partout : dans les milieux professionnels mais aussi dans toutes les micro sociétés.
L'univers de l'aïkido n'en est pas épargné et c'est regrettable.
Pour certains cela signe un besoin de reconnaissance ou le désir irrépressible de flatter leur ego, pour d'autres un besoin de mise en valeur de leur carte de visite afin d'en tirer un profit mercantile.  

Dans une société qui juge beaucoup sur les apparences, d'habiles usurpateurs peuvent ainsi tirer indûment titres et reconnaissance car il y a peu d'experts aptes à les identifier.
L'anecdote ci-dessus n'est que l'une parmi tant d'autres. On pourrait se montrer indifférent à cette attitude de chefaillon, sauf que les usurpateurs agissent toujours de façon sournoise et c'est toujours au détriment des véritables bâtisseurs qui souvent, restent volontairement dans l'ombre.
 
Cela me fait penser à cette soi-disant étudiante qui m'avait contacté en vu de préparer une thèse sur la maladie "orpheline" dont j'avais été victime. Plusieurs mois après, j'ai découvert qu'elle avait publié un ouvrage sur le sujet, qui reprenait nombre des informations que je lui avais fournies gratuitement.

"Qui s’exhibe ne rayonnera pas.
Qui s’affirme ne s’imposera pas.
Qui se glorifie ne verra pas son mérite reconnu.
Qui s’exalte ne deviendra pas un chef" (Lao Tseu)

Ces paroles sont très belles, mais est-ce que ça se passe réllement ainsi ?
Et à force d'être entouré de telles laideurs, ne risque t-on pas d'en être contaminé ?
"Qui contemple l'eau trouble, perd de vue l'eau limpide"  (Thouang Tseu)



7.3.13

Des armes de qualité

Une bonne adresse pour les pratiquants exigeants :
 
 
Armes fabriquées en France par un artisan aïkidoka et à prix abordables !

Et bien plus encore....




 

5.3.13

Conflits entre fédérations et au sein de leurs troupes

De plus en plus de pratiquants sont las de constater les incohérences d'une approche franco française de l'aïkido. Ces incohérences sont liées à leur appartenance au système sportif, mais aussi aux mammouths qui s'accrochent à leurs pouvoirs depuis des décennies. Pourtant il existe bien des alternatives, que de nombreux professeurs lucides ont adoptées depuis longtemps.
Parmi les structures authentiquement traditionnelles figurent l'EPA et ISTA proposés par Alain Peyrache.
Cette approche traditionnelle diffère en tous points de ce qui est généralement enseigné dans les clubs reliés à une fédération.
L'un des dojos (situé à Montluçon) appliquant les concepts originels orientaux, a mis en ligne un résumé de ses particularités :  http://aikido.k.free.fr/particularites.html
Le précédent dojo de son professeur (Gérard Duquesne) se situait à Bezons (95) où perdure toujours l'aïkido traditionnel.